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Critique de Slava


Avec son nouveau film, Valerian et la Cité des milles planètes, Luc Besson fait redécouvrir au grand public la bande-dessinée de Mezieres et Christin qui a inspiré des générations d'artistes et passionnés de la science fiction. Quasiment toutes les grandes oeuvres de ce genre ont été influencé par ce saga française des années soixante et soixante-dix, même Star Wars y puise ses sources ! Je ne connaissais pas du tout Valerian et Laureline avant la sortie du film et l'univers du film est tellement original, dense et riche que cela m'a motivée de découvrir la série et surtout le tome d'où le film est adapté : l'Ambassadeur des ombres. Alors oui, c'est pas le premier tome chronologiquement mais il est le premier pour moi.
Au XXVIIIeme siècle, dans un futur dantesque où les voyages spatiaux sont possibles, parmi la multitude des planètes dans l'univers se distingue une : Point Central (Alpha dans le film). Une planète artificielle où quasiment toutes les races y vivent et se côtoient avec leurs diversités grandioses. Valerian et Laureline, deux agents spatiaux escortent l'ambassadeur de la Terre (nommée Galaxity) sur Point Central pour une réunion de ce qui apparente à l'ONU. Sauf qu'à peine arrivée qu'un groupe de mercenaire les attaquent et enlève et l'ambassadeur et Valerian. Laureline décide de se lancer à leurs traces et de retrouver les deux hommes mais Point Central est vaste et tous ses habitants ne sont pas aussi chaleureux... Que va découvrir Laureline ? Retrouvera-t-elle Valerian ?
Après lecture, la BD m'a emportée, littéralement. C'est une BD pas comme les autres qui a effectivement meritée son film et qui le surpasse même.
En premier point, c'est l'imagination débordante de Point Central. Tout dans cette planète est originale, créatif, avec une multitude de détails dans les cases qu'on doit s'attarder et ses espèces sont riches et colorées. Je retiens les centaures kamuniks avec leur jeu ressemblant beaucoup au Bouzkachi, un jeu afghan ancestral, les Suffuss qui changent de forme dans ce qui s'apparente à des bordels et les amusants Shingouz, un trio d'espion véreux et sans scrupule, sans oublier l'adorable mais grognon Transmuteur grognon de Bluxte... sans compter le mystérieux peuple des Ombres que je vous laisse découvrir...
Les personnages sont décoiffant mais Laureline s'y distingue radicalement. Une vraie femme forte (je sais cette expression est éculée) qui est prêt à tout pour sauver ceux qu'elle aime et qui ne recule rien dans son but, allant jusqu'à défier les autorités. Et ça, voir un tel personnage féminin dans la bd de l'époque est juste novateur. Elle brille par rapport aux hommes soit inconscient, soit faibles, soit lâches.
Si l'histoire est simple et a quelques redondances (le défaut principal est que Laureline utilise toujours la même tactique pour avancer, toujours le même...) le message derrière est poignant et très critique. En effet, c'est une satire sur l'ONU, l'impérialisme des pays occidentaux et qui valorise la diversité et l'auto-détermination des peuples (n'oublions pas que le tome est sorti quelques années après les décolonisations successives des pays d'Afrique et d'Asie) et voir ça dans une BD ayant plus de quarante ans montre à quel point aujourd'hui la BD est hélas un peu plus conventionnelle et timoré...
Quand aux dessins et couleurs, ils sont bien de l'époque mais sans nuance péjorative, multicolore et futuriste.
Pour résumé, une extraordinaire BD avec un monde et un humour ravageur, très intelligente dans son propos et qu'on doit lire absolument. Il me tarde de lire les autres tomes !
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