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Critique de parolesenvolent


31 Mars 2005. Les journées suivantes, vécues en parallèle déjoueront les sciences mathématiques en convergeant pour se rencontrer vers un point commun.
Après avoir abattu un homme libre avec sauvagerie dans la banlieue de Québec, selon son programme établi, un tueur s'apprête à exécuter sa deuxième victime dont l'arme, sa contient dans son coffre, le cadavre de sa première victime.
le retard inaccoutumé à son travail de Simone Fortin la narratrice, est annonciateur d'une mauvaise journée pour elle. Mais cette employée sérieuse est loin de se douter que l'accident survenu à sa pause-café clôturée par un coma de quelques heures esquisse un bouleversement dans sa vie et ses convictions : quand elle en sort, perturbée de sa rencontre avec Miles durant ces quelques heures. le charme de cet homme en lui ouvrant nouveaux horizons dans sa vie monotone qu'elle s'inflige, une source d'énigmes pour le lecteur :

“ J'avais vécu une vie d'ascète depuis la mort du gamin, une existence cafardeuse où je m'étais réfugiée dans un atoll de solitude, duquel j'avais coupé à un à un tous les ponts rattachés à mon passé.

Cette rencontre avec Miles, la stimule pour retrouver cet homme malgré l'incohérence de cette nouvelle réalité dont elle a du mal à confier la bizarrerie même à sa meilleure amie Ariane. Bien déterminée, elle poursuivra seule cette recherche.
Pendant ce temps, pour identifier l'auteur de ce délit de fuite, le commissaire Lessard interroge Simone Fortin encore hospitalisée. Ici, dans cet hôpital, son directeur est découvert assassiné dans son bureau pour finalement donner à cette enquête de prime abord mineure une dimension politique voire mondaine. Confronté à la morgue de son chef, Lessard sait la nécessité d'un succès rapide pour éclaircir l'affaire.

“ le sergent-détective jura. Traduction : Tanguay ne mettrait pas sa précieuse tête sur le billot pour lui. Dès qu'il sentirait la soupe chaude, il s'effacerait et les pointures des crimes majeurs viendraient lui voler son enquête.


MON AVIS

Je remercie sincèrement Babelio de m'avoir confié ce Service de Presse dans le cadre de Masse Critique D'Octobre.
Ce voyage agréable Outre Atlantique commence à Québec, nous promène dans les rues de Montréal, pour nous rendre jusqu'à Trois Pistoles. On se retrouve le cadre des grandes rues, des « dépanneurs », le charmes des expressions typiques et le vocabulaire empreint d'anglicismes dosés avec modération sinon le pur langage Québécois aurait pu paraître abscons pour les lecteurs franco-français à mon instar.
La lecture fluide et très agréable nous imprègne toute suite du rôle et de la nature des personnages. Ne pas se laisser abuser par la lenteur de la mise en scène du début : A la moitié du livre le rythme s'accélère et scotche le lecteur de plus en plus captif.
L'auteur dévoile la palette de personnages un par un avec leurs habitudes, leurs forces, leurs faiblesses et leurs contradictions. Ils se croisent et évoluent chacun de leur côté où le lecteur s'interroge au fur et à mesure sur le lien qui les unit et nourrit presque quelques doutes sur la cohésion finale. Pourtant tel un puzzle, chaque pièce se met en place. Les personnages tertiaires (Jamal, Griffin, Jimbo, Snake, Mathilde) contribuent à donner de la puissance aux personnages secondaires (Ariane, Nicolas, Laurent, l'équipe du commissaire Lessard, Tanguay).
Les faiblesses humaines du commissaire Lessard (mari violent, inscrit aux A-A) ne minimisent en rien la compétence de ce « Workabolic », qui priorise son travail avant ses intérêts privés. Souvent encombré d'un malaise perceptible dans diverses occasions, d'une sensibilité humaine il vomit l'insupportable et n'hésite pas à remettre en question son point de vue. La sympathie qu'il inspire tranche avec l'arrogance affichée par Tanguay, son supérieur. C'est presque pour lui, qu'on souhaite une issue heureuse à l'enquête.
le mystère autour du passé de Simone Fortin laisse planer dès le début du roman une idée d'une mort passée qui la hante. Son personnage, qui ne présente pas l'assurance de l'héroïne type nous disperse dans le roman avec les conséquences de son bref coma. Comme la narratrice rejette toute idée de paranormal, difficile d'y adhérer ; il faudra attendre plus avant pour une belle explication concevable. En parallèle des risques pris par elle, le lecteur ne comprend pas bien son lien aux deux autres crimes car l'hypothèse avancée par Lessard de qu'elle s'ébaudit dans des soirées libertines reste douteuse au lecteur.
le tueur calculateur et prévoyant accomplit avec soin son plan selon un mode bien établi pour rétablir une certaine justice... ou vengeance ?

“ Les événements se précipitaient, mais il était désormais en paix avec sa décision de se laisser porter par le courant. Il agissait avec précipitation en minimum de préparation, faire, mais il ne pouvait pas échouer. À la réflexion, cette coïncidence n'en était pas une, point. C'était un insigne de Dieu. La reconnaissance que sa cause était juste et légitime.

Mais sa déveine - non listée ici au risque de casser le suspens - fait sourire et redonne justice à sa barbarie bien marquée. Martin Michaud (l'auteur) nous offre une facette de la mort, et a su accentuer l'idée de sacrifice humain lorsqu'il glisse dans la tête des victimes sur le point de périr leurs dernières pensées. A quoi pense-t-on dans ces situations extrêmes ?
Un personnage, Snake nous touche de son paradoxe. Petit voleur, il se spécialise dans le trafic de voitures volées dans le but de réaliser un rêve de projet professionnel. Il est entaché de générosité prouvée dans son attitude avec cette petite dame Madame Spinoza. Sa bonté nous invite à la visite de la Basilique Saint Joseph de Montréal.
le sentiment de culpabilité flotte dans la conscience de tous les personnages ; chacun y répond selon ses forces et au moyen de ses capacités. Mais encore faut-il la reconnaître…
La composition des chapitres garantit un dynamisme agréable : la narration interne sous l'impulsion de Simone Fortin s'alterne avec celle des autres protagonistes à la troisième personne. L'Héroïne concentrée sur cette quête « au-delà du réel » dévie de l'attention du lecteur et s'ajoutent aux suppositions du commissaire Lessard.
La complexité des interrogations qui se juxtaposent transcendent l'ambiance barbare insufflée par la persévérance du tueur.
En tout cas, l'intrigue nous tient sur les 460 pages où, l'identité du tueur ne se devine qu'aux dernières vingt pages, après des rebondissements et soubresauts intenables. Excellent roman !

BONNE LECTURE !!!

Lien : http://lesparolesenvolent.bl..
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