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Critique de umezzu


Le polar est un bon moyen de faire le tour du monde en restant dans son fauteuil préféré. Avec Je me souviens, Martin Michaud emmène le lecteur au Québec et le dépayse, plus par l'emploi abondant de formulations propres au québécois, puissamment évocatrices, que par des lieux ou des terroirs, masqués par la neige d'hiver.

Sur le fond, ce thriller ne se distingue guère de nombre de ses semblables d'autres pays. le sergent détective Victor Lessard et son équipe sont aux prises avec un tueur en série, qui signe ses meurtres par des procédés tirés du moyen âge, sans qu'apparaisse de prime abord de lien entre les victimes, ni de logique apparente. Évidemment, la solution réside dans le mobile de ces actes horrifiques.

C'est d'ailleurs à partir du moment où le mobile se dessine, et où ce qui s'est passé quelques décennies plus tôt commence à se faire jour, que ce roman devient vraiment un thriller prenant.

Entretemps, il aura fallu supporter au moins deux cent pages confuses, où les personnages entrent et sortent, où on se perd dans les multiples tueries et les nombreuses déclarations des personnes entendues par Lessard. le lecteur a vite fait de perdre le fil conducteur de l'intrigue, et pour cause : il n'y en a pas d'évident, car le policier héros du roman se fait un peu attendre dans son entrée en scène, puis dans ses premières investigations.

Le rythme de croisière du roman n'est atteint que vers le milieu de ce pavé. Pourquoi faut-il que les auteurs de polars tendent de plus en plus à allonger leurs récits sur plus de six cents pages au cas présent. Les éditeurs offrent-ils une prime lorsque leur auteur dépasse les cinq cent pages ?

Le récit fait la part belle aux théories du complot, à la manipulation mentale et à la perversion de certaines élites. Michaud a le sens du rebondissement, ne laisse la vérité apparaître qu'après plusieurs versions erronées, et s'offre un final très grandiloquent qu'Hollywood ne renierait pas. le monsieur a du savoir faire, c'est clair, mais la longueur de la mise en place, le choix de multiplier les intervenants (et les victimes), et le fait de placer au milieu de son intrigue principale, un second sujet sur l'infiltration d'un groupe de terroristes, s'avèrent contre-productifs. Plus l'intrigue avance, plus le lecteur devine qu'on le fait mariner à dessein.

Merci à l'éditeur et à Babelio d'avoir permis la découverte d'un auteur (et d'un vocabulaire) originaux. Maudit tabarnac !
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