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Critique de Asterios


Quelques jours dans la vie d'une femme, quelques jours dans la tête d'une alcoolique. Quelques jours qui suffisent pour entrevoir le désespoir, la noirceur du monde dans les vapeurs délétères de l'éthylisme. La terre chancelle sous les pieds et tout finit par s'écrouler, lentement au ralenti mais inéluctablement.

Cette mère de famille coincée en elle-même, incapable d'aller plus loin que le supermarché de peur de manquer de "carburant", de peur de se perdre voit son monde réduit à son domicile dont elle n'arrive même plus a cerner les limites. C'est à peine levée qu'elle commence sa consommation qui l'emmène toujours plus loin dans ses délires paranoïaques et finit par nuire en profondeur aux relations qu'elles tentent de maintenir avec son fils ou encore son mari. Alors qu'elle s'enfonce dans le déni et les mensonges, elle ne maitrise plus ses sens et la réalité lui échappe laissant son entourage dans la détresse et l'incompréhension. La violence est toujours omniprésente comme une révolte qui ne peut aboutir, une nécessite autodestructrice.

Dans cette escalade progressive on a du mal a envisager autre chose que le drame.

Ce livre décortique, ausculte la maladie et son impacte sur la personnalité, les répercutions physiques, cognitives et sociales de l'alcoolisme. J'ai particulièrement apprécié la méthode narrative du monologue intérieur utilisée par l'auteur qui témoigne de l'enfermement et du délire.
L'auteur le rappelle et il faut le dire, l'alcoolisme est bien une maladie stigmatisante qui rejette et exclut celui qui en souffre de son environnement social, transformant à un tel point la réalité qu'elle finit par empêcher le regard autocritique et mène à l'aveuglement.
Pour sa précision et son réalisme sur le sujet, c'est un livre qui, à mon sens va au-delà de l'intérêt littéraire.

Je remercie Babelio et les éditions Noir sur Blanc qui offrent un livre agréable au toucher, sensuel, et à la belle qualité de papier. Car on a parfois tendance à oublier de dire que le plaisir de la lecture passe aussi par le support utilisé. C'est pour ma part très important et c'est pour cette raison que je n'ai jamais réussi à passer aux versions numériques.
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