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Critique de RIITAFYAM


Si la gigantesque dalle de béton du réacteur se souleva brutalement dans les airs cette funestement fameuse nuit du 25 au 26 avril 1986 suite à la puissante explosion que la réaction nucléaire en chaîne provoqua, la chape de plomb sous laquelle furent tenus les événements par le régime soviétique, elle, ne sautera que le 14 mai , date à laquelle le secrétaire général du parti admettra enfin la gravité et les erreurs de gestion de la catastrophe, amorçant "la glasnost" de Gorbatchev.....

Laurent Michelot, photographe et auteur de ce magnifique livre témoignage, nous propose un éclairage contextuel et un état des lieux sur cette catastrophe et la zone dans laquelle elle s'inscrit.
Par le truchement de ses photographies à la fois belles et dérangeantes, nous nous rendrons à l'intérieur de la centrale ainsi que dans les quartiers de Pripyat....Pripyat, ville fondée en 1970 pour héberger les employés de la centrale nucléaire de Tchernobyl se voulait le "miroir du communisme triomphant"...Elle est désormais ville fantôme, sur la zone désertée de laquelle la nature et le temps font leurs oeuvres, dissolvant peu à peu les traces ostensibles de la présence humaine ..

Chaque photo de ce magnifique ouvrage témoigne et interroge à la fois , nous laissant le goût amer d'une catastrophe annoncée et l'on repense à ce Pripyat des années 70, ce Pripyat vitrine, symbole d'un communisme qui se voulait triomphant et l'on se dit tristement que Pripyat, ironiquement, est toujours un symbole mais d'une toute autre nature...Elle est désormais autant le symbole de la crise politique des dernières années de l'union soviétique que celui de la légèreté et l'arrogance avec lesquelles nous bâtissons nos ambitions..
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