Citations sur Femmes, méfiez-vous des Femmes (30)
LÉANTIO : Quel bonheur
Aurait été le mien si je ne l'avais jamais vue ;
La souffrance que nous cause une perte n'est si grande
Que si nous connaissons le prix de l'objet perdu :
L'on ne regrette pas ce que l'on n'a jamais eu.
Acte III, Scène 2.
LORD CARDINAL : Au mieux
De votre force, il n'y a que ce mur de chair
Entre vous et l'anéantissement, et c'est pauvre et mince argile.
Pensez-y, mon frère ! Pouvez-vous ainsi côtoyer l'abîme
Pour l'amour d'une belle catin ? Vous précipiter
Dans des tourments sans fonds et éternels
Pour une beauté qui n'est qu'à fleur de peau
Et ne lui est même pas naturelle. Est-elle à l'abri
Des afflictions de la maladie, de l'âge, ou de la mort ?
Les vers se tiendront-ils à l'écart de sa tombe ?
Acte IV, Scène 1.
BIANCA : Oh, les pièges mortels
Que les femmes tendent aux femmes, sans pitié
Pour leur âme ou pour leur honneur ! Apprenez de moi
À connaître votre adversaire. Je meurs convaincue
Que notre propre sexe est notre pire ennemi, notre pire ennemi.
(BIANCA : Oh, the deadly snares
That women set for women, without pity
Either to soul or honour ! Learn by me
To know your foes. In this belief I die :
Like our own sex, we have no enemy, no enemy.)
Acte V, Scène 2.
ISABELLA : N'était l'avantage que j'ai sur ce nigaud,
Aussi grand que femme puisse désirer en son cœur,
Quel tourment infernal ce serait d'être ainsi
Achetée et vendue, examinée et inspectée ; alors que
La plus vile partie de moi-même est encore
Trop bonne pour lui.
Acte III, Scène 3.
BIANCA : Je te dis merci pour ta trahison : le vice et moi sommes désormais intimes,
Il n'est pas de couple plus uni. Je suis comme ce grand
Qui par stratagème employait un vil scélérat :
« Il aimait la trahison mais détestait le traître. »
Ainsi, gueux, je te déteste.
Acte II, Scène 2.
LA MÈRE : La fille du meunier met au monde d'aussi jolis garçons
Que celle qui prend des bains de lait et de farine de fèves.
C'est un vieux dicton : « On peut être heureux
Dans une maison pauvre » ; et l'amour sincère
Peut vivre princièrement dans une masure.
BIANCA : Vous prenez le parti de votre vieille maison avec grande éloquence :
Elle ne tardera pas à tomber à vos pieds pour vous en remercier.
Acte III, Scène 1.
LE PUPILLE : Dites-moi, je vous prie, que savez-vous faire, à part chanter et danser ? Savez-vous jouer à pousse-avant ?
ISABELLA : Oui, et à trou-madame aussi, monsieur : j'ai beaucoup de chance à ce jeu.
LE PUPILLE : Vous êtes bonne pour attraper les boules ?
ISABELLA : Il m'est arrivé d'en attraper deux à la fois dans mon jupon.
LE PUPILLE : Vraiment, madame ? Je vous apprendrai à jouer au croquet, et il ne manquera plus rien à votre éducation.
Acte III, Scène 3.
LORD CARDINAL : Le péché ne peut-il
Offrir meilleure réparation à ses dérèglements ?
C'est comme si l'ivrogne allait offrir ses vomissures
En sacrifice pour apaiser la colère du Ciel.
Acte IV, Scène 3.
FABRIZIO : C'était une habitude qu'avait sa mère,
Quand elle était invitée de bonne heure à un mariage :
Elle se coiffait la veille, et à l'aide d'une petite éponge
Elle se savonnait, par trois fois, le cou…
GUARDIANO : Et le cul, jamais ?
Acte II, Scène 2.
BIANCA : Que voulez-vous de moi, monseigneur ?
LE DUC : Ton amour.
BIANCA : Je l'ai déjà donné,
J'ai un mari.
LE DUC : C'est là unique contentement esseulé :
Donne-lui compagnie et prends un ami.
BIANCA : C'est là double vilenie,
Ou alors, il n'est plus de religion.
LE DUC : Ne tremble pas
Devant des frayeurs que tu te crées toi-même.
Acte II, Scène 2.