AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Le_chien_critique


"Dès les premiers temps lorsque l'être humain a entrechoqué des cailloux en s'émerveillant du feu, notre espèce a toujours voulu raconter. Jusqu'à ce que les étoiles disparaissent une par une comme des lampes qu'on éteint, il y aura des récits aussi longtemps qu'il restera des gens."

La merfer, un entrelacs labyrinthique & gigantesque de rails, peuplée de bêtes monstrueuses & d'exhumes dans un monde au ciel empoisonné.
China Mieville nous sert un roman d'aventure à l'imagination débridée.

Est-il encore besoin de présenter China Mieville, un auteur de livre-univers à l'imagination foisonnante ? Encore une fois, il nous fait voyager dans ce monde futuriste & post apocalyptique. Un roman
d'aventure hommage à un certain Melville. Ici, le capitaine Picbaie (et son secret) traque sans relâche Jackie La Nargue, une taupe gigantesque comme Achab recherche Moby Dick en son temps.
Cependant, l'auteur préfère s'attarder sur la quête du jeune Sham, envouté par l'exhume et l'alterexhume.
Il y a aussi Manihiki, le centre de l'univers, la ville escale, melting pot de peuplades, de trains plus étranges les uns que les autres, remplie d'exhume, pleine d'anachronisme. Manihiki & ses tavernes où les capitaines y livrent leurs histoires plus invraisemblable les unes que les autres, comme jadis les pirates.
& la merfer, incommensurable, D'où vient elle ? Comment s'est elle construite : dégâts environnementaux, vestige du passage d'extraterrestres, ou simplement pollution faisant disparaitre peu à peu les océans ? Qui a déposé cet enchevêtrement de rails sur cette mer en dure ?
& le bestiaire magnifique : des bêtes légendaires, monstrueuses telles le seuilleau, ersatz de pieuvre géante en pire, le mustélidé éruchtone, les vers vampires, le goglu ferreur,... Dont quelques uns illustrés par l'auteur himself.
Impossible de tout recenser tellement l'univers est dense.
Un narrateur qui s'exprime de plus en plus au fil des chapitres, parfois goguenard ou d'humeur facétieuse comme avec le coup du Robinson Crusoé au chapitre 65. L'humour est présent dans ce livre, ce qui est assez rare dans la bibliographie de China Mieville pour être signalé.

Une prose à l'image des trains, saccadée, en staccato pour une immersion plus grande. Des mots inventés, valises, des néologismes à foison. & que dire de ce & ?
La traduction n'a pas du être une partie de plaisir, mais Nathalie Mège s'en sort à merveille.

Par contre côté personnage, cela pêche un peu mais ce roman a été publié en young adult dans sa version originale. Fleuve éditions a fait le choix de ne pas l'étiqueter en tant que tel, c'est un choix difficile à trancher. Pour ma part, c'est du YA mais je suis content d'avoir pu le découvrir.
La psychologie est un peu binaire, les relations entre personnages manquent d'épaisseurs et certains évènements arrivent ou se règlent un peu trop facilement.
Ne vous attendez pas non plus à y trouver le fonctionnement de cette société, sa politique & sa religion dans les détails. A vous de combler les vides entre les traverses.

Si vous aimez les univers imaginés avec brio & les romans d'aventure, Merfer va vous en mettre plein les mirettes. Si ce sont les personnages, leurs relations & le lieu où ils vivent qui vous intéressent, vous risquez une grosse déconvenue.
Une fin que j'ai trouvé magnifique et qui m'a permis de retrouver une part de l'auteur absente dans le roman.
En bref, j'étais un traineux à la poursuite de Jackie La Nargue. Immersion pleinement réussie.
Commenter  J’apprécie          155



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}