Le féminin, problème ou devenir ?

En cette année 2018, un mouvement planétaire fut lancé contre le viol comme pratique en vue d'une promotion dans les milieux professionnels. Ces événements sociaux collectifs montrent visiblement une effective absence de symbolisation chez certains individus et groupes.

Si l'on peut différencier quatre plans du féminin inconscient [...] ne peut-on parler aujourd'hui d'un cinquième plan, recherché et trouvé parfois par la femme moderne consciente, qui bénéficie de la contraception, mais toujours à conquérir ?
Ce cinquième plan correspond à une tentative d'entièreté de tous ces plans représentés chacun par une femme mythique : en effet, la maternité charnelle n'est pas inconciliable avec la procréation par l'esprit, pour rejoindre Diotime dans Le Banquet de Platon. Mais, pour l'heure, cette femme moderne, en recherche plus ou moins consciente, a-t-elle élaboré la question de la matrice ? Devant sa manière de s'identifier à l'homme, la plupart du temps, il semble que non.

Aussi la fin de l'analyse se caractérise par la possibilité de se ressourcer et d'être avec le monde, capacité à une intériorité toute féminine, contact avec un creux nourrissant qui intègre le rapport au monde : "L'individuation inclut le monde, elle ne l'exclut pas." 

La fin de l'analyse se présente avec le retrait des projections ; l'analysant exprime qu'il ou elle ne ressent plus les mêmes choses, n'éprouve plus le besoin de ce lieu pour parler. C'est une rencontre avec la question de la fin de la vie, la séparation irréversible, le deuil, et ceci pour les deux.

... l'anima n'est pas la femme, l'animus n'est pas l'homme, ils sont "l'autre" pour chacun des protagonistes. A travers la rencontre, bien réelle, il s'agit d'un travail psychique C'est par la participation consciente à l'altération, sans cesse élaborée, que l'analyse est analyste.

La régression dans le transfert, représentée par, et à travers, la figure symbolique de l'inceste, est l'opportunité d'une différenciation du masculin et du féminin, de leur mise en relation ent termes de contraires dynamiques, et par là une invitation à une relation complémentaire homme-femme.

... le Soi correspond à une construction permanente du vivant, une adaptation à l'instant, à partir de cet espace corps/psyché, dit "le psychoïde". en termes jungiens, le Soi est la recherche de devenir un être unifié intérieurement, une entièreté de soi. Cette entièreté s'entend dans une relation dynamique d'émergence ; ceci suppose que cette "entièreté de moi-même", inconnue, soit inscrite en moi inconsciemment, qu'elle soit potentielle, non-acquise, tendant au devenir, ce qui n'est jamais assuré. Le Soi est donc ce que nous ne sommes pas, la personnalité entière en devenir, il est l'Autre, un vis-à-vis du moi.

La possible transformation dépend de la responsabilité que l'individu assume vis-à-vis des productions de son propre inconscient. En acceptant sa dépression, la régression de la libido du moi impose à l'individu une nécessaire adaptation au monde intérieur, c'est-à-dire à la vie psychique, à l'inconscient, jusqu'à des couches impersonnelles, animistes. De cet inconscient naissent les mythes, ainsi que les rêves ; on y trouve les contenus d'ombre, négative en termes de mal et positive en termes de potentialité.

.. que ce soient la faim, la sexualité, la religion, la puissance ou la haine. L'énergie anime tout ce qui est vivant et suppose une tension des contraires ; à ce titr,e la libido se dynamise des contraires masculin et féminin, elle peut être considérée comme bisexuelle.

Le devenir sujet s'entend à partir de l'émergence de l'hermaphrodite des origines, le conscient émerge de l'inconscient, premier. Schème matriciel de toute vie humaine, la figure humaine hermaphrodite masculine et féminine symbolise la recherche d'une union avec soi-même à travers l'union à l'autre. Dans ce dernier sens, elle est un conjonction qui réunit deux termes, cette fois différenciés.