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Critique de belette2911


Quand certains disent que les prisons ne doivent pas être des Club Med, je ne leur donnerai pas tort, mais faut pas non plus sombrer dans l'opposé et se comporter comme des gardiens de Goulag ou de camps de concentration, le gazage en moins.

Si on ne m'avait pas dit que ce roman était une autobiographie, un pan de la vie de Sam Millar, l'auteur, j'aurais pensé à une farce, vu la manière dont il cambriolera plus tard l'entrepôt de la Brinks, ou à de la dérision, quand il nous parle de son incarcération à la prison de Long Kesh, en Irlande du Nord, à Belfast, tenue par des gardiens anglais.

Dire que les Anglais et les Irlandais ne s'aiment point serait un euphémisme, l'Histoire est là pour nous le rappeler, sinon, il vous reste U2 et son "Sunday Bloody Sunday" (dimanche sanglant que fut celui du 30 janvier 1972, à Derry, en Irlande du Nord, où 13 civils furent tués et 13 furent blessés par les soldats britanniques alors qu'ils faisaient une manifestation pacifique).

Alors vous pensez bien que si vous appartenez à l'IRA, que vous vous retrouvez incarcéré dans une prison tenue par des matons anglais et qu'en plus, vous refusez de porter les habits de prisonniers, de leur cirer les pompes et de dire "Sir, yes, Sir", vous allez vous en mordre les doigts ! Vous êtes un Blanket Men et on va tenter de vous casser par tout les moyens possibles et imaginables.

Ma foi, si les Anglais disent que les Américains ne sont pas corrects avec leurs prisonniers à Guantanamo, ceux-ci peuvent leur renvoyer dans la gueule ce qu'ils ont fait à ces Blanket Men, à la prison de Long Kesh… Tortures physiques, psychologiques, le tout avec un degré de perversité qui feraient pâlir de jalousie certains SS, fâchés de ne jamais y avoir songé.

Cette première partie du récit est dure, même si l'auteur prend le parti de nous la raconter sur un ton assez humoristique, décalé, sans jamais sombrer dans le pathos ou le larmoyant, un peu à la manière d'Ivan Denissovitch. Dénoncer la chose, mais sans s'apitoyer sur son sort.

Pourtant, je vous jure que ma gorge s'est serrée et mon estomac aussi en lisant le récit de tout ce qu'ils durent subir.

La seconde partie du récit, qui se déroule au États-Unis, est plus agréable à lire, mais plus fantasque et pour la scène du casse de l'entrepôt de la Brinks, dans une fiction, on aurait hurlé au chiqué, hormis avec un Dortmunder aux commandes du cambriolage.

Bordel de cul, braquer l'entrepôt de la Brinks avec une camionnette pourrie, des flingues en plastiques, réussir le 5ème plus gros casse de l'Histoire, le tout sans verser une goutte de sang, fallait avoir des grosses couilles ou pas de cervelle du tout.

Un fer à cheval dans le cul ? Non, toute une écurie !

Et puis, il restera toujours ce mystère sur l'argent du casse qui a disparu sans que l'on sache qui se l'est mis dans les poches et qui a niqué Sam Millar et son complice.

Un roman sombre sur des pages encore plus sombre de l'Angleterre, sur les conditions des prisonniers, sur les tortures qu'ils subirent pour les faire plier, un langage cru, familier, une histoire qui passe toute seule, des moments angoissants, durs, et puis plus agréables dans sa partie américaine.

Je compte bien découvrir maintenant les autres romans de cet auteur qui est interdit de séjour chez les yankees !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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