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Critique de Malivriotheque


Dans la ville d'Augustown en Jamaïque, le petit Kaia se voit couper ses dreadlocks par son professeur. Toucher aux dreads, c'est attaquer l'identité des rastafaris. Ce geste inconsidéré va être à l'origine d'une succession d'évènements malheureux...

Un récit poétique à la limite du conte, un cri d'injustice qui se perd encore dans l'immensité de l'espace... Quel roman riche, beau et implacable à la fois, une petite pépite insoupçonnée, dans laquelle l'auteur fait montre de beaucoup de talent et finesse dans l'écriture !
Ce livre raconte une histoire en 1982 qui aurait tout aussi bien pu se situer à notre époque actuelle. En Jamaïque, le colorisme divise la population, étant à l'origine de discriminations sociales flagrantes. A cela se rajoutent les divergences religieuses et le mouvement rastafari que "la haute société" (à savoir les Blancs et plus largement les Noirs à la couleur de peau claire) perçoit comme de la racaille sale, inférieure et mal éduquée. Les rastas voient le monde des Blancs comme le système, Babylone, qui est responsable de toute l'injustice qu'ils subissent et dans laquelle ils sont forcés de vivre. L'épisode du petit Kaia à qui on coupe ses dreads est la provocation de trop qui ne fait que mettre le feu à ce qui couvait déjà depuis longtemps. Et honnêtement, on peut sans problème dresser un parallèle avec le mouvement BLM actuel aux Etats-Unis suite à une série de morts injustifiée de Noirs par des policiers Blancs presque partout dans le pays. le mouvement BLM, c'est la prise de conscience des Blancs naïfs de la présence d'un racisme systémique toujours en vigueur malgré l'évolution de la société, tout comme d'un racisme latent qui n'a malheureusement toujours pas disparu. le respect d'autrui est loin d'être acquis dans le monde, et ce roman, grâce à un récit habilement mené et des personnages touchants, rappelle ce fait dans le "microcosme" d'une île toujours fortement marquée par son passé colonial, elle-même touchée par un racisme ambiant.
La philosophie rasta et le concept de Babylon peut être assimilé à une fome d'extrémisme anti-social (mais ça, ça ne vient pas de l'auteur), mais ce livre montre des vérités dures et bien réelles et constitue une très belle découverte. Il me tarde de lire le premier publié par Kei Miller.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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