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Critique de Yaena


Approchez, approchez ! Bienvenue à Candyland ! Site touristique des plus varié ! Visitez nos magnifiques montagnes aux habitants rustiques dignes du célèbre Délivrance, notre parc d'attraction à l'abandon reconverti en super marché de la meth et notre village fantôme où vous croiserez plusieurs spécimens d'âmes en peine. Sans oublier Vinegar : notre village Amish au charme désuet. Pour vous accueillir durant votre séjour le merveilleux village de Cane avec ses stupéfiantes mines de charbon qui recrachent une neige noire qui encrassera délicieusement vos poumons, vous y côtoierez de charmants habitants tout ce qu'il y a de plus normaux… enfin presque.

Sérieusement, comment vous parler de Candyland sans trop en dévoiler ? Difficile. Je ne vais pas vous faire un résumé de l'histoire : le quatrième de couverture sert à ça. Je vais tout simplement vous dire pourquoi j'ai aimé.

Jax Miller a construit cette histoire avec minutie. Un polar noir, façon puzzle dont les pièces s'assemblent au fur et à mesure et de manière parfois surprenante. Rien n'est laissé au hasard telle une horlogerie de précision, chaque détail a son importance. C'est une de ces histoires qui s'éclaire sous un nouveau jour une fois la dernière page tournée. On pourrait la relire entièrement et la découvrir sous un autre angle, chaque phrase prenant un tout autre sens, maintenant que l'on sait...
Jax Miller nous raconte l'Amérique profonde avec des personnages fracassés, torturés. Tous sont marqués par la vie. Malmenés par le destin, les mauvais choix, les mauvaises rencontres ils ne font plus la différence entre le bien et le mal, peut-être ne l'ont-ils jamais fait. Chacun d'entre eux a un côté sombre et un côté lumineux. Les notions de biens et de mal s'emmêlent jusqu'à devenir indissociables. Les plus monstrueux ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Oubliés les gentils et les méchants, le bien le mal, ces notions n'ont aucun intérêt, il y a ceux qui survivent et ceux qui meurent. Le reste ne compte pas.
Ces personnages, je ne suis pas prête de les oublier. On leur trouverait presque des excuses en se disant que ce n'est pas leur faute mais la faute de cette fichue ville. Car absolument toutes les catastrophes auraient pu être évitées. Mais pour ça il aurait fallu résister au côté sombre, faire les bons choix. Et comment résister à sa part d'ombre quand tout nous incite à y céder ? A commencer par les lieux, terriblement inquiétants. Ils semblent animés d'une vie propre, tel un monstre crasseux qui vous colle à la peau comme de la boue, vous empêche d'avancer et vous étouffe lentement. On ne quitte pas Candyland ou Cane on y souffre puis on y meurt.

J'avais adoré Les infâmes, j'ai dévoré Candyland. Attention tout de même, à réserver aux amateurs de romans noirs vraiment très noirs : violence, folie, pauvreté, cruauté rien ne vous sera épargné. C'est glauque c'est sombre mais c'est tellement bien écrit. La plume de Jax Miller est d'une poésie surprenante, elle contraste avec la noirceur du récit et le rendu est vraiment à tomber.
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