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Critique de christinebeausson


Merci Mr Nathaniel Ian Miller de m'avoir embarquée dans votre version de l'odyssée de Sven.
Avec vous, je suis repartie au Spitzberg près d'un siècle plus tôt que mon propre voyage.
J'ai découvert ce qu'était Longyearbyen (1) quand ce n'était qu'un simple camp de mineurs, avant que cela ne devienne une vraie ville avec son musée, son jardin d'enfants, son école et …. Tous ces restaurants, magasins de souvenirs, hôtels où nous touristes pouvons nous préparer à vivre l'aventure du grand nord !
J'ai découvert ce qu'était Barentsburg du temps des néerlandais, avant que les soviétiques n'achètent la ville, quand c'était encore un simple camp de mineurs, avant que cela devienne une ville moderne avec ses hôtels, son théâtre où de gentilles danseuses exécutent des danses dans la plus pure tradition du folklore soviétique et … son bar moderne où on peut déguster une bière locale « la bière la plus septentrionale du monde » !
J'ai découvert ce qu'était Pyramiden du temps des suédois avant que les soviétiques n'achètent la ville, quand c'était encore un simple camp de mineurs, avant que ça devienne une ville fantôme avec ses bâtiments inhabités vestiges des glorieuses années avec ses Champs Elysées, véritable avenue desservant tous les immeubles de la ville, sa piscine, son théâtre, son hôtel, son gymnase … j'ai un souvenir grandiose du bortsch dégusté dans l'hôtel Tulpan !
J'ai découvert ces cabanes rescapées du temps de leurs occupations par ces pionniers dont Sven faisait partie, des cabanes dans des lieux improbables, loin de tout. Il y reste quelques traces de leurs passages, des meubles qui pouvaient ressembler à des bancs, des tables, des sommiers et quelques ustensiles et outils.
Au cours de mon propre voyage j'ai imaginé moi aussi la vie de Sven, sa solitude, sa relation avec la nature hostile qui l'entourait, la proximité avec la faune locale qui devait être très intéressée par la source d'approvisionnement que pouvait être ses ermites, ses occupations au cours d'une vie rythmée par le soleil de minuit, la nuit polaire. J'ai imaginé la richesse de leur vie intérieure pour leur permettre de vivre au milieu de cette solitude.
Dans ce roman, grâce à l'écriture fluide de son auteur, nous pénétrons au plus profond de la personnalité de ces ermites du grand nord, nous tournons les pages avidement pour retrouver les descriptions de ces paysages grandioses, qui lorsque on navigue, sont cachés par des bancs de brouillard et qui se dévoilent quand nous pénétrons dans les fjords pour nous révéler une nature en perpétuel changement.
J'ai retrouvé dans ces pages toutes les âmes de leurs occupants et ressenti l'attachement de ces hommes à leurs territoires durement conquis sur le froid.

(1)
Longyearbyen est la capitale administrative de l'archipel du Svalbard au nord de la Norvège. Elle comptait environ 2 115 habitants en 2015.

(2)
Barentsburg est une ville de Norvège. Elle est située sur la côte ouest de l'île du Spitzberg à 55 km à l'ouest de Longyearbyen. C'est le second lieu le plus habité du Svalbard après Longyearbyen et compte environ 400 habitants, quasiment tous des Russes et Ukrainiens. Aucune route ne permet d'atteindre Barentsburg. On ne peut atteindre la ville que par bateau par le fjord de Grønfjorden en été et motoneige en hiver. La principale activité économique de la ville est l'extraction de charbon par la compagnie russe Arktikougol présente sur l'île depuis 1932.
Le Svalbard est sous souveraineté norvégienne. Néanmoins, le traité concernant le Spitzberg, signé en 1920, autorise tous les pays signataires à exploiter les ressources naturelles de l'archipel. La Russie est aujourd'hui le seul pays étranger à exercer ce droit, et ce uniquement à Barentsburg depuis la fermeture de la mine de Pyramiden en 1998. La Russie maintient d'ailleurs un consulat à Barentsburg.
La compagnie Arktikougol, propriété de l'État russe, exploite des mines au Svalbard depuis 1932 et constitue la principale source de revenu de Barentsburg. La grande majorité de la population travaille à la mine ou dans les services liés (cantine, etc.).
Reste que les réserves de charbon s'épuisent et que la mine n'est plus rentable. le charbon n'est d'ailleurs plus exporté et ne sert qu'à la consommation locale, notamment pour l'alimentation de la centrale thermique qui produit l'électricité et le chauffage de la ville.
À l'époque soviétique, Barentsburg servait de vitrine de l'URSS en Norvège et dans l'Arctique. La ville était très bien entretenue et ses habitants considérés comme privilégiés. On trouve d'ailleurs toujours à Barentsburg un centre sportif et une piscine olympique couverte. L'importance accordée à la ville n'était pas uniquement due à des questions de prestige, mais avait également des raisons stratégiques. Bien que territoire démilitarisé, le Svalbard n'en constituait pas moins un poste d'observation de choix pour les Soviétiques durant la guerre froide. Barentsburg était ainsi un point d'espionnage stratégique.
Depuis la chute de l'URSS, Barentsburg a été progressivement abandonnée par Moscou et est tombée en déliquescence. La ville se dépeuple progressivement (passant de 1 500 habitants, à l'époque soviétique, à environ 400, aujourd'hui) et les conditions de vie sont de plus en plus précaires. Les habitants, trop pauvres pour importer des marchandises de Russie, vivent aujourd'hui en quasi-autarcie, comptant notamment sur la ferme et l'élevage bovin situé le plus au Nord du monde. La compagnie Arktikougol a d'ailleurs été très critiquée pour sa mauvaise gestion et les promesses faites aux travailleurs (qui voient, en arrivant sur place, leur salaire divisé par trois par rapport à ce qui leur avait été promis en Russie). Trop pauvres, ceux-ci n'ont plus les moyens de rentrer chez eux. Pour survivre, ils n'ont pas d'autre choix que de compter sur l'aide humanitaire fournie par des associations norvégiennes. le tourisme est également aujourd'hui une nouvelle source de revenu.

(3)
Pyramiden est une ancienne localité du Svalbard, un campement soviétique et une communauté minière située sur l'île principale de Spitzberg.
Son nom lui vient d'une montagne en forme de pyramide au pied de laquelle elle fut fondée par des Suédois en 1910. En 1926, les Russes l'ont rachetée, pour à leur tour la vendre à la compagnie minière Arktikougol en 1931.
La communauté fonctionnait de manière totalement autonome, et était gérée comme une vaste entreprise de près de 1 000 employés jusqu'à la fin des années 1990. L'arrêt de l'exploitation minière remonte au 31 mars 1998.
Pour acheminer le charbon vers le port, un funiculaire a été construit entre la ville et la mine, en hauteur, à flanc de montagne.
Au printemps 1998, la production de la mine cessa complètement, la ville a donc été abandonnée, et seulement 7 gardiens occupent la ville pendant la saison estivale. Elle fait désormais partie de la longue liste des villes fantômes du Spitzberg, comme Grumantbyen, Colesbukta ou Advent City. Les gardiens de la ville la font également visiter. le tourisme y est ainsi contrôlé depuis 2006 à la suite des vols de reliques soviétiques perpétrés par les aventuriers qui arrivaient jusque-là.
En 2009, l'auteur norvégien Kjartan Fløgstad a publié un essai intitulé Pyramiden : Portrait d'une utopie abandonnée dans lequel il dépeint la ville sous ses différents aspects, après s'y être lui-même rendu.
En 2013, l'ancien hôtel de la cité minière a rouvert ses portes. L'Hôtel Tulpan est le second hôtel le plus septentrional du monde après le Nordpolhotellet situé à Ny-Ålesund (mais celui-ci n'est réservable qu'en dernière minute, la priorité étant donnée aux chercheurs travaillant sur place.)
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