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La réussite de l'auteur de ce beau roman de vie, de voyages, de nature et de relations humaines m'a semblé consister dans le fait que Nathaniel Ian Miller soit parvenu à immobiliser le temps tout en faisant raconter par son héros lui-même une large tranche de sa vie sur environ une trentaine d'années.

Le héros, c'est Sven dont l'odyssée commence en 1916, alors qu'il est encore un jeune homme, il va quitter la Suède où il est né pour le Spitzberg, espérant y vivre l'aventure et découvrir en profondeur l'Arctique qui le fascine. Il va d'abord travailler dans une mine de charbon où un effondrement le blesse sérieusement au visage mais ses espérances d'aventure vont rebondir et il va pouvoir vivre ses désirs au coeur de la nature sauvage où la survie, particulièrement dans la longue nuit hivernale, est rude et emplie d'aléas.

Il est le narrateur de son quotidien et, ce faisant, son histoire s'articule autour de différentes rencontres, de deux amitiés qu'il noue avec des hommes intègres et fidèles, l'un d'eux lui apprenant à devenir un vrai trappeur, l'autre lui dispensant ses conseils de vie, chacun des deux respectant sa liberté.

C'est aussi un roman de famille car Sven reste en contact avec la sienne par l'échange de lettres, lesquelles peuvent mettre des mois pour atteindre leurs destinataires. C'est un roman de séparations, d'adieux, de retrouvailles, d'attentes, de doutes, de traumatismes, d'humanité, d'amitié et d'amour familial et indirectement filial.

La relation de Sven avec l'une de ses soeurs, avec sa nièce, puis sa petite-nièce est aussi l'une des trames de l'histoire de sa vie, même si c'est la nature et la survie qui l'emplissent réellement. Sven est devenu un solitaire qui garde en lui le besoin de contacts et son approche de la solitude, de la nostalgie, de la mélancolie génère une alternance de sentiments et d' évolutions de sa personnalité au fil de son existence. Celle-ci est forcément atteinte, même aussi loin de presque tout, par les soubresauts de l'Histoire, le dernier étant la deuxième guerre mondiale.

L'odyssée de Sven ne manque pas d'humour, elle est pleine de sagesse et de risque, d'inconscience et de raison, de rêves vécus ou fracassés. Tout cet ensemble donne une oeuvre riche, séduisante pour tous les amateurs de nature, de solitude, mais aussi d'amitié et d'amour.


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Stockholm, 1916. le jeune Sven se morfond dans sa vie étriquée et son travail sans intérêt. Même sa famille ne trouve aucune grâce à ses yeux, à l'exception d'une de ses soeurs. Laquelle, consciente que l'avenir ne sourira pas à son frère dans cette ville, lui glisse sous les yeux une offre d'emploi « exotique » : une entreprise minière recrute des hommes pour son site d'exploitation au Spitzberg (ou Svalbard), un archipel de l'océan Arctique où il fait nuit quatre mois par an. Qu'à cela ne tienne, Sven se lance dans l'aventure polaire et devient mineur. Sa nouvelle carrière prendra fin quelques mois plus tard, lorsqu'il sera gravement blessé dans l'effondrement d'une galerie. Méchamment défiguré, il n'imagine pas de rentrer à Stockholm, ni de rester sur place, à supporter les regards de dégoût ou de pitié des gens. Il décide alors de partir encore plus loin, vers le Grand Nord, dans un fjord isolé, où il deviendra trappeur, tant bien que mal. le choix d'une vie difficile, dans la solitude et le dénuement, dans une Nature aussi grandiose qu'hostile, où le moindre incident, la plus minime distraction peut se transformer en tragédie, où vous risquez une attaque d'ours polaire alors que vous admirez béatement une aurore boréale. Une vie de bout du monde, coupée de la civilisation plusieurs mois par an, où le scorbut et la dépression guettent.
Mais la vie de Sven ne sera pas aussi solitaire qu'on pourrait le croire : il y aura Tapio, le chasseur finlandais, McIntyre, le géologue écossais, et Eberhard, chien de traîneau peu sociable abandonné par son ancien maître. Il y aura aussi quelques visites inespérées, qui pourraient bien changer la donne.

Remarquable premier roman, « L'odyssée de Sven » est basée sur l'existence d'un ermite légendaire de l'Arctique du début du 20ème siècle, dont on sait très peu de choses. L'auteur lui a inventé une vie, dressant un portrait magnifique d'un homme qui, au prix d'un terrible drame, a finalement trouvé sa voie.
Ce très beau roman, bourré d'ironie, m'a emballée, touchée, parce qu'il parle de solitude, d'acceptation de soi, de poursuite d'idéal ou de rêve, même d'amour, mais surtout de liens d'amitié, la vraie, la profonde, l'authentique, celle qui résiste au temps et à la distance et vous raccroche à la vie. Et tout cela raconté d'une très belle plume, fluide et addictive, qui décrit à merveille les paysages grandioses et qui rend les personnages terriblement attachants. La présentation de l'édition en VO résume très bien ce roman débordant d'humanité : « ... un témoignage de la force de nos liens humains, nous rappelant que même dans les conditions les plus inhospitalières de la planète, nous ne sommes pas hors de portée de l'amour ».

En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via Netgalley.
#LodysséedeSven #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai commencé ce roman il y a quelques jours, à la recherche de fraicheur. A ce moment-là, on fermait les fenêtres pour se préserver de la chaleur. Je le finis, fenêtres fermées ... pour se protéger du froid :-( Notez bien, je suis ainsi plus plongée dans l'ambiance de ce livre, découvert grâce au billet de spleen, que je remercie. Cher et tendre l'a lu avant moi, et me l'a tendu en disant : c'est plein d'humour. Alors comment résister ?

L'odyssée de Sven, plus justement en Anglais The Memoirs of Stockholm Sven est la biographie romancée d'un suédois ayant vécu au Spitzberg, une bonne partie de sa vie. Ne sachant pas quoi faire de sa vie en Suède, après avoir joué pendant quelques années le rôle de Nounou pour les enfants de sa soeur, sur une idée de celle-ci, il signe un contrat pour un poste de mineur au Spitzberg. Défiguré par un accident dans la mine, il choisit alors de vivre en ermite une bonne partie de sa vie, pour ne pas être en butte à l'horreur ou la pitié à la vue de son visage. Mais sa vie ne sera finalement pas si solitaire, parsemée de nombreuses rencontres, qui donnent tout son charme à ce roman.
« « Et la vérité c'est que, même si je suis connu comme un chasseur arctique solitaire et sans égal, je ne suis rien de tel et j'ai rarement été seul. »

J'ai trouvé le début un peu longuet, et le narrateur un peu sujet à l'apitoiement sur lui-même, ainsi qu'aurait pu lui dire un de ses mentors : « Seul un homme comme toi, pourrait-il dire, qui marine dans sa sottise, peut passer autant de temps sur lui-même et ses malheurs, sans être fichu pour autant d'accorder la moindre pensée bénéfique à la survie de sa précieuse personne. »
Mon intérêt s'est accru après l'incident de la mine et donc le désir de Sven de vivre isolé. L'isolement ne sera pas absolu, et les quelques personnes rencontrées au fil des années peupleront ce livre d'humanité. Même si ce livre se passe dans le grand nord et que la nature y est omniprésente, ce sont les hommes et les femmes rencontrées qui en font la richesse.
Deux hommes en particulier, qui lui ouvriront un chemin vers de nouvelles connaissances :
Livresques pour le premier, mais aussi conseils sur la vie et les rapports avec les autres, un écossais prospecteur.
Pratiques, chasse et survie dans le grand nord, pour le deuxième, untrappeur finlandais.
Leur portrait est dressé par petites touches tout au long du livre et emplit celui-ci d'humanité. Ils seront toujours là, aux moments où le désespoir aurait pu avoir raison de lui, et viendront à son aide quand cela sera nécessaire, l'air de rien. Il y a beaucoup de pudeur dans leurs rapports. Quelques femmes aussi joueront un rôle, là je ne vous en dirai pas plus, ce serait déflorer les dernières parties du roman.

Et l'humour alors ? il est bien présent. Je n'ai pas ri aux éclats, mais souri souvent. Ce penchant à l'auto apitoiement que je regrettais s'est mué en auto-dérision, et j'ai beaucoup apprécié ce ton un peu décalé qu'emploie le narrateur.
Un livre au milieu de la nature qui célèbre l'amitié et l'amour, la famille celle du sang mais aussi et surtout celles du coeur, celles que l'on se construit.
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Voici un premier roman de voyage, de nature et d'aventure, d'amitié et d'amour que propose Nathaniel Ian Miller, un récit à la fois sombre et douloureux qui nous emmène dans l'incroyable épopée d'un finlandais parti vivre dans l'archipel du Svalbard, à mi-chemin entre la Norvège et le pôle Nord.
Repéré grâce au beau billet d'Anne-Sophie (@dannso), je n'ai pas hésité à le sélectionner lors de la dernière masse critique. Je remercie Babelio et les éditions J'ai lu pour leur envoi.

*
Le personnage de Sven Ormson est librement inspiré de la vie d'un homme qui a réellement existé et dont on ne sait que peu de choses. Biographie fictive, roman initiatique, récit de survie, l'histoire est bien souvent dure, plombante, mais également parfois traversée par des instants de grâce, à la fois touchants et lénifiants.

Enfant passionné par les récits de marins et d'expéditions polaires, Sven rêvait de voyager dans le cercle arctique, d'être un aventurier, de vivre dans le froid arctique et de parcourir ces immenses étendues sauvages.
En grandissant, ce rêve ne le quitte pas. En effet, la vie qu'il mène à Stockholm ne le satisfait pas, il n'est pas heureux, ni dans sa vie personnelle, ni dans sa vie professionnelle. Oppressé par un quotidien insipide et étouffant, il se laisse convaincre par une offre d'emploi dans les mines de charbon que sa jeune soeur Olga déniche pour lui. Il part en 1916, à l'âge de 32 ans, pour le camp minier sur l'île du Spitzberg, un endroit reculé où les paysages sont aussi spectaculaires que la nuit polaire est longue. Là, règne en maître l'ours polaire et les attaques de ce grands prédateurs sont loin d'être rares.
Après quelques mois de travail pénible et peu gratifiant, une explosion dévaste les galeries de la mine. Sauvé de justesse, son visage est néanmoins abîmé à jamais. Ne supportant pas le regard insistant, apitoyé ou révulsé des gens, ne se sentant pas à sa place dans le monde des hommes, il décide de s'éloigner encore davantage de la civilisation et de gagner sa vie en apprenant le métier de trappeur dans un fjord inhabité.

Est-ce le destin, la malchance, de mauvais choix ou des rêves d'enfance qui vont le pousser toujours plus loin dans l'isolement et y trouver peut-être ce qu'il recherche le plus, un sens à sa vie ?

*
« L'odyssée de Sven » est bien entendu un roman d'exploration, de survie, de partage, de transmission et de dépassement de soi, mais cela serait très restrictif de le cantonner à uniquement cela : c'est aussi un roman introspectif et profond, celui d'un homme discret devenu solitaire par la force des choses, un homme sensible et touchant qui a le sentiment d'être différent, d'un homme profondément humain, capable d'une grande résilience.

C'est un beau roman sur la souffrance, la solitude, le désespoir, mais également sur l'amitié et l'amour, l'acceptation de soi et des autres.

« On n'imagine pas les tours que l'esprit peut jouer, quand il est privé d'une écoute humaine.
Mais il n'y avait rien à faire. J'étais esclave de la solitude. Elle flottait au-dessus de moi comme une lune malveillante, croissant et décroissant, mais toujours exerçant son attraction, maîtresse au coeur dur de toutes les marées. »

La vie, parfois, prend des chemins bien détournés pour nous apporter ce qui nous manque cruellement. D'autres fois, elle est versatile et reprend tout. Mais c'est dans cette vie solitaire et précaire à laquelle il se condamne qu'il va faire les plus belles rencontres : Tapio, un trappeur socialiste finlandais qui lui apprend le trappage et l'éthique de la chasse ; l'excentrique Charles MacIntyre, un géologue écossais, amoureux de musique et des livres. Il y a aussi Eberhard, son merveilleux compagnon à quatre pattes. Et puis, encore d'autres personnages que je vous laisse découvrir.

*
Ces paysages désolés et monochromes sont à l'image des hommes, à la fois rudes, austères et d'une beauté à couper le souffle.
J'ai aimé me promener dans cet archipel où se concentre une très grande population d'ours polaires, parcourir des yeux les fjords cristallins, explorer les immenses glaciers, écouter le bruit de la glace qui craque, être le témoin de la magie des aurores boréales, contempler les premiers rayons du soleil mettant fin à la longue nuit polaire.

*
C'est un roman assez long d'environ 500 pages qui étend sa trame historique dans la première moitié du XXe, de 1916 à 1947 : il englobe les deux guerres mondiales ainsi que la révolution russe.
Je ne savais pas comment les grands conflits européens avaient pu toucher cette partie du monde et j'ai trouvé très intéressant de lire, à travers la vie de Sven et ses amis, comment ont été vécues toutes ces années de conflits.

« J'en ai vu assez pour savoir que rien n'est probable, mais tout est possible. »

*
La plume de Nathaniel Ian Miller est instructive, touchante, allant chercher les émotions.
Mais je ne sais pourquoi, j'ai eu du mal à entrer dans le livre, à vouloir y rester. Mon ennui est peut-être venu de la lenteur de la première partie, du ton maussade et dépressif du narrateur ? Ou peut-être n'était-ce tout simplement pas la lecture idéale lorsque l'on est malade ?
Mon intérêt s'est réveillé sur le tard, avec l'arrivée de personnages singuliers amenant plus de rythme, de rebondissements, de chaleur et d'émotions ; mon attention s'est d'autant plus renforcée lorsque l'histoire mondiale est entrée en résonnance avec leur vie.
Le ton, lourd et déprimant, évolue aussi au fil du récit, pour devenir doucement ironique et gentiment moqueur, laissant voir un homme bon et attachant, marqué par les aléas de sa vie.

*
Après avoir tourné la dernière page, « L'odyssée de Sven » est en définitive un bon roman : pour son cadre dépaysant fascinant de beauté et de magie, pour certains de ses personnages subtilement dessinés, pour l'écriture de Nathaniel Ian Miller qui allie une grande sensibilité et des émotions retenues. Les hommes ne sont pas caricaturaux, au contraire, face aux drames de la vie, ils sont pleins de nuances et de fêlures.
A découvrir.
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*** Rentrée littéraire 2022 #3 ***

Début août, j'ai eu le grand plaisir de lire « Le silence des repentis » de Kimi Cunningham Grant publié aux éditions Buchet-Chastel. Donc découvrir ce nouveau titre de la rentrée littéraire était pour moi une évidence.

En 1916 en Suède, lassé de sa vie agitée à Stockholm, et de son travail sans intérêt qui lui broie l'âme, le jeune Sven décide d'assouvir ses envies d'exploration et de rejoindre le Svalbard. Un archipel arctique où l'obscurité règne quatre mois par an. Un endroit où l'on peut être le témoin de la splendeur des aurores boréales durant la nuit, et se faire dévorer par un ours polaire dans la seconde qui suit.

Personnage très particulier, incompris parmi la civilisation, Sven va se réfugier dans la solitude, et découvrir ce climat hostile, apprendre à survivre, à trapper les animaux pour se familiariser avec cette vie sauvage.

Durant son périple, Sven rencontrera de nombreux compagnons, sera le témoin de moments magnifiques que seule la nature peut offrir. Seul, au coeur d'une terre hostile, Sven ira au bout de lui-même pour mieux retrouver le reste du monde... Ce qui l'amènera à vivre de nombreuses épreuves difficiles.

En s'inspirant de la vie d'un chasseur spitzberguien, Nathaniel Ian Miller nous raconte le vie de cet ermite qui décide de partir vivre seul, dans une cabane, au Raudfjord, un archipel du Svalbard au coeur de l'Arctique norvégien.

Un roman introspectif, touchant, bouleversant d'humanité, où les descriptions ont une grande place. Véritable ode à la nature, aux airs de récits de voyage.
Si vous aimez ces lectures, faites comme moi, laissez vous embarquer dans l'histoire de Sven....
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Un roman contemplatif sur un homme qui a décidé de vivre en marge ; cela sera l'Arctique.
Des rencontres, des amitiés, des livres vont, çà et là, rompre un peu cette solitude.
Les pensées du narrateur nous racontent le froid, la crasse, la dépression, la beauté des paysages, la violence des éléments et la profondeur des sentiments.
L'histoire se déroule lentement, traverse les années au gré des évènements, des épreuves et des fraternités.
C'est brut, profond, nostalgique et émouvant.
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L'odyssée de Sven est un premier roman qui tient toutes ses promesses. Il ne faut pas s'arrêter au titre et à la couverture du livre. Il ne s'agit pas seulement d'un roman d'aventure se déroulant dans le Grand Nord au Spitzberg.
Nathaniel Ian Miller s'est inspiré d'un véritable chasseur - trappeur dont on ne sait pas grand chose pour son histoire.
Sven est un jeune suédois vivant à Stockholm au début du 20éme siècle. Ce nouveau siècle synonyme de travail , de lutte des classes ne lui convient guère. Ses lectures lui ont fait découvrir Nansen, Amundsen, les explorateurs polaires.
Quittant Stockholm il décide d'assouvir cette passion en rejoignant le Spitzberg et en devenant mineur .
L'aventure géographique, exploratrice va devenir humaine.
A travers ces expériences Sven va découvrir en lui un besoin de solitude, de retrait de la famille, du monde mais aussi un besoin de retour à l'animal, à la nature.
Plus prenant encore un retour à la pierre, à la géologie. Dans ces contrées sauvages, dures et froides le minéral prend toute sa place.
Pour vivre ce chamboulement Sven va être accompagné de personnages profondément humains comme Tapio le trappeur, Charles McIntyre ou encore Eberhard le chien.
C'est avec cette palette de personnages que le roman est plus qu'un roman d'aventures.
Nathaniel Ian Miller nous met en présence de personnages atypiques, improbables. Dans une société dite civilisée, ces personnages n'auraient pas pignon sur rue. Ils feraient partie des déclassés, des laisser pour compte.
Ici, il porte l'histoire. Derrière les affres de la vie il n'y a qu'empathie, solidarité.
On se trouve bien dans ce Grand Nord ! Ce Grand Nord dans lequel Sven et Charles McIntyre n'oublient pas les bienfaits des livres et de l'amitié.
C'est aussi un roman de l intériorité, de la découverte de soi et de la redéfinition de la famille.
Sven était parti pour connaître la solitude. Il en reviendra plus social et ayant fait des émules.
L'odyssée porte bien son nom : un voyage rempli d'aventures singulières auquel Nathaniel Ian Miller donne un éclat particulier par son empathie et son humanité.
Les cabanes du Spitzberg doivent encore être empreintes de l'âme de Sven, Tapio, Helga, Charles ou Eberhard.







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Sven rêve d'aventures et de Grand Nord, de chasses aux phoques et de survie en conditions extrêmes. Il a lu les grands récits de ses idoles et s'imagine explorateur et découvreur de territoires inconnus. Alors quand, à la veille des années 1920, sa soeur Olga lui suggère de quitter Stockholm pour s'engager dans une compagnie minière norvégienne, implantée dans l'archipel du Sptizberg, un archipel de l'Arctique, le jeune homme n'hésite pas, voyant là une opportunité de se rapprocher de son rêve…

Mais la désillusion est rude, les conditions extrêmes et le travail abrutissant en plus d'être dangereux. Jusqu'au jour où survient un terrible accident à la mine. S'il n'a pas perdu la vie, Sven se retrouve néanmoins largement défiguré et rejoint le triste rang des “gueules cassées”. Honteux de ce qu'il est devenu, il décide de fuir la compagnie des hommes et de ne plus jamais retourner à Stockholm. Mais, alors qu'il pense sa vie terminée avant même d'avoir commencée, c'est au contraire le début d'une grande aventure humaine qui va débuter…

Inspiré d'un personnage ayant réellement existé mais dont on ignore presque tout, “Sven le borgne”, ou encore “Sven le baiseur de phoques”, notre narrateur, est l'avatar fictionnel de cet ermite ayant vécu au début du XXème siècle et va se charger de réhabiliter sa propre histoire, largement déformée par les racontars...

Si je n'ai pas été captivée tout de suite par son récit, peinant à m'attacher à ce personnage détaché et arrogant que je trouvais peu sympathique, je dois dire que la tendance s'est vite inversée avec l'arrivée de Sven au Spitzberg! Au fil de ses expériences (de mineur à intendant, puis à trappeur), et de ses rencontres, le jeune homme s'étoffe, apprend et s'enrichit. Les conditions extrêmes dans lesquelles il évolue le rendent plus humble, plus conscient de son ignorance et de ses limites et donc plus humain, plus attachant.

Finalement, je m'attendais à lire un grand roman d'aventures se déroulant au coeur des fjords et c'est avec bonheur que j'ai découvert un magnifique roman initiatique, rythmé par les saisons, dans ces contrées où il fait nuit noire presque la moitié de l'année. Bien que le climat y façonne les gens à son image, avec dureté et rudesse, on découvre un univers où l'entraide, l'amour et l'amitié sont tout aussi capitaux qu'ailleurs, voire plus.

Nathaniel Ian Miller nous initie avec brio à cette vie quasi monacale, où l'on peut ne pas voir âme qui vive (en dehors des phoques, des renards polaires et des ours) durant sept mois! Une vie dans laquelle il faut savoir tout faire: dresser des lignes de trappe, récupérer les fourrures pour les vendre, faire ses vêtements, conserver sa viande, construire une cabane (elles ont tendance à succomber régulièrement aux incendies…), se soigner seul (inutile d'attendre le prochain rendez-vous chez le dentiste…) et ne pas devenir fou à force de solitude…

Un premier roman passionnant en somme, avec des personnages attachants et hauts en couleurs, qui nous font découvrir un mode de vie à part et nous convient à partager une grande aventure humaine! le ton ne manque pas d'humour par ailleurs, ce qui permet d'adoucir une atmosphère qui serait parfois glaciale sans ça! Une belle découverte de cette rentrée littéraire, riche en émotions et en partage, qui vous fera découvrir des contrées inhospitalières, bien pelotonné au chaud, sous un plaid et avec une tasse de thé, au fond de votre canapé!
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Stockholm Sven, Sven le Borgne ou Sven le Baiseur de Phoques, Suédois débarqué au Spitsberg en 1916.

L'auteur a vu sa cabane centenaire et recueilli quelques bribes de légende et à partir de là arrive à recréer une belle histoire qui sent le vécu, des personnages étonnants et même si l'histoire faiblit un peu vers la fin, le plaisir de lire subsiste.

C'est Sven qui raconte, avec humilité, mais l'écriture et la traduction sont d'une grande beauté.
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Tout m'attirait dans ce roman, mais je suis passée malheureusement à côté.
J'ai cru à des passages et que certains évènements allait me saisir, mais non, quelques pages plus loin je retombais dans un certain ennui...Je reconnais tout le travail d'écriture , extraordinaire, mais voilà....
A regret !
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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