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Critique de Presence


Dans l'ordre de parution, il s'agit de la deuxième histoire se déroulant à Sin City, après The hard goodbye. L'action se situe concomitamment à celle du précédent volume.

Dwight McCarthy est un privé spécialisé dans la prise de photos scabreuses pour alimenter les procédures de divorce . Il fréquente le même bar que Marv (le personnage principal du tome 1) et il verse une commission à Agamemnon (qui a un joli poster d'Elektra (le retour) chez lui) en l'échange de l'utilisation de sa chambre noire. Il est abstinent depuis plusieurs années.

Mais voilà qu'un soir, Ava Lord laisse un message sur son répondeur pour reprendre contact avec lui. Elle est mariée à un homme très riche de la ville qui la fait surveiller par Manute, un garde du corps noir gigantesque et elle semble dans une situation conjugale très délicate. Elle appelle Dwight à son secours. Dans un premier temps, il refuse, puis il se laisse convaincre et il monte une expédition de secours dans la propriété de Damien Lord (le mari d'Ava).

Frank Miller continue exactement dans la même veine que le premier tome. Il présente au lecteur un nouvel héros (Dwight McCarthy) qui semble un peu plus stable mentalement que Marv, mais qui a des soucis de maîtrise de soi et un gros point faible dans la mesure où il se comporte en galant chevalier volant au secours des femmes opprimées. Miller en profite pour nous présenter d'autre dames, en l'occurrence celles du vieux quartier : Gail, Miho, Wendy et sa jumelle Goldie (avant qu'elle n'avale son extrait de naissance dans le tome 1). le lecteur assiste également avec plaisir à un nouveau numéro de Nancy Callahan, la danseuse au costume de cow-boy.

Les illustrations sont également dans la même veine que celles du précédent tome. Frank Miller continue de se cantonner au noir et blanc, avec une épure maximale dans les formes. Lors du premier passage à tabac de Dwight par Manute, il y a une case avec 4 tâches blanches sur fond noir presque abstraite tellement elle est épurée. Et pourtant il est impossible de s'y tromper, l'oeil déchiffre tout de suite qu'il s'agit du poing de Manute et de sa casquette. La maîtrise des formes et des substances est magistrale. Miller sait également faire surgir un toit de tuiles à coup de larges et gros traits de marqueur, absolument convainquant. Il continue également à utiliser une vision cartoon de certains éléments telles que les virées en bagnoles dans lesquelles les véhicules semblent voler à 50cm au dessus du sol sur des routes très bombées.

"J'ai tué pour elle" s'inscrit dans les plaisirs coupables. Les femmes sont fort dévêtues et elles sont toutes expertes soit en sport de chambre, soit en maniement d'armes exotiques (soit les 2). Les hommes sont tous des brutes prêtes à tuer ou à mutiler, et bien souvent incapables de maîtriser leurs pulsions sexuelles. Tout se beau monde se démène dans une ville corrompue à souhait. Et il semble bien qu'il n'y ait point de salut pour qui que ce soit. Mais par comparaison avec les meilleurs polars bien noirs, le récit de Miller manque cruellement d'un contexte social ou d'un commentaire moral. Ce récit est un divertissement cruel qui en dit plus long sur notre soif de violence et de chair fraîche, que sur l'état de notre société.
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