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Critique de Dionysos89


Du tueur à gages mystérieux et romantique au duo comique de petits mafieux bas du front, c'est vraiment les personnages qui font Sin City. Avec Des filles et des flingues, attendez-vous alors à des histoires courtes dans l'univers de Sin City, voire même très courtes. Frank Miller fignole son oeuvre phare en injectant des intrigues restreintes mais denses. C'est toujours l'occasion de croiser à nouveau quelques personnages seulement entrevus ou trop peu mis en valeur jusque-là.

Un Marv en mal de mémoire mais pas en manque de coups à donner, puis prêt à tout risquer pour des retrouvailles familiales ; des filles de la vieille ville toujours plus sexys et déchaînées ; la femme aux yeux bleus nous hypnotise plus d'une fois : ceux-ci et bien d'autres peuplent ce volume de Sin City. Nous retrouvons aussi, bien sûr, les monologues introspectifs et contemplatifs qui font la marque de fabrique de cette franchise de roman noir. Même en nous proposant des histoires parfois très courtes (jusqu'à trois pages !), Frank Miller cherche toujours à les construire dans le but de faire fonctionner un gag ou une anecdote sur ses personnages fétiches. C'est ainsi l'occasion de retrouver le duo comique de malfrats bas-de-plafond, Klumb et Schlubb, dans certaines de leurs aventures ratées. Entre autres récits de toutes sortes, nous retrouvons également le personnage du mystérieux assassin réutilisé pour présenter la première adaptation cinématographique.
Le travail graphique de Frank Miller se poursuit de manière bien cohérente vis-à-vis des précédents tomes. Ainsi, les ombres prennent la majeure partie de la mise en lumière des personnages. Les poses violentes et sexys sont toujours légion et les onomatopées qui se multiplient sont là avant tout pour placer l'ambiance glauque et tendue que ce soit dans un marais désert, dans un coin de rue angoissant ou au fin fond du bar le plus connu de la ville. À l'image de sa tentative intéressante dans Cet enfant de salaud, l'auteur place quelques touches de couleurs pour égayer son noir et blanc tout en tâches sombres. Une robe, des yeux, un objet fétiche : l'accent mis sur tel ou tel élément se fait heureusement discret quand il veut, mais mine de rien nous pouvons sentir la tentation de l'auteur de miser trop là-dessus pour compenser une petite baisse de la netteté de ses graphismes.

Des filles et des flingues peut donc être un volume de départ dans le monde de Sin City car il permet de présenter l'univers urbain et violent, ainsi qu'un grand nombre de personnages. La cohésion de l'ensemble peut être questionnée et les histoires apparaissent souvent trop courtes, mais les fans de Frank Miller ne perdront pas leur temps non plus.

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