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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Blood and rage (épisodes 1 à 7). Il comprend les épisodes 8 à 12 de la série "Red Lanterns", ainsi que l'épisode 9 de la série "Stormwatch", parus en 2011/2012. Tous les épisodes sont écrits par Peter Milligan. L'épisode 8 est dessiné par Andres Guinaldo & Jorge Jimenez, et encré par Mark Irwin & Jorge Jimenez. L'épisode 9 est dessiné et encré par Tomas Giorello. Miguel Sepulveda dessine et encre le reste des épisodes.

Sur Ysmault, Abysmus (un être créé par Atrocitus et récemment revenu) a empoisonné la batterie mère des Red Lanterns. Celle-ci va s'éteindre entraînant la mort des membres de ce corps. Il s'est ensuite enfui sur la planète glacée Hummb, dans le secteur spatial 2043. Sur Ysmault, Rankorr (Jack Moore) découvre Atrocitus à terre, avec un pieu fiché en travers du corps. Il voit également arriver des dizaines de Red Lanterns, dont Zilius Zox et Dex-Starr (le chat). Bleez a réussi à aviver les feux de la sédition et se propose de remplacer Atrocitus à la tête du corps des Red Lanterns. Alors que le conflit prend de l'ampleur, Bleez est capturée par Fatality (une Star Sapphire). Atrocitus (parti à la recherche d'Abysmus pour trouver un moyen d'enrayer l'empoisonnement de la batterie mère), accompagné par Dex-Starr, découvre Eye of the Storm, le vaisseau de l'équipe Stormwatch (composée de Jack Hawksmoor, Apollo, Midnighter, Jenny Quantum, Engineer, et Martian Manhunter).

Le premier tome était un méli-mélo de déclamations proférées par des individus au mental dérangé, avec des dessins plein d'énergie partant dans tous les sens, sur des scènes vides de décors. C'est avec un peu d'appréhension que le lecteur aborde ce deuxième tome, toujours écrit par Peter Milligan. Effectivement, le début reprend le même ton avec des personnages déclamant leur colère, tout en faisant de grands gestes, en prenant des poses dramatiques, et en vomissant parfois une sorte de plasma rouge. C'est à la fois très théâtral et totalement artificiel et risible. Les 2 premiers épisodes sont trèèèèès longs, tout aussi dépourvus de décors. Les personnages sont soit bodybuildés au-delà du raisonnable (même pour un comics de superhéros), soit hypersexués (il s'agit surtout de Bleez, une extraterrestre humanoïde à l'impressionnante poitrine) avec des costumes révélateurs (des sortes de porte-jarretelles totalement déplacés). Et là, le lecteur se dit que ce tome va être aussi inutile et fastidieux que le précédent.

C'est à ce moment là qu'intervient le crossover entre Red Lanterns et Stormwatch. Ça commence mal avec ce croisement dû à un artifice narratif maladroit : l'équipe de Stormwatch a capturé un Red Lantern avec son anneau, comme par hasard à ce moment là. Ça continue de façon malhabile en expliquant que les membres de Stormwatch sont au courant de l'existence des Green Lanterns depuis des années, mais qu'ils ne se doutaient de l'existence d'autres couleurs du spectre (problèmes superflus de continuité branlante, après la relance de New 52 qui n'était pas une remise à zéro pour les séries Green Lanterns. Allez, on oublie tout ça). Mais l'aspect visuel s'améliore nettement.

Comme ses prédécesseurs, Miguel Sepulveda se focalise avant tout sur les personnages. Par contre il dispose d'un sens de la composition beaucoup plus efficace, les postures de ses personnages deviennent plus normales, tout en restant vives. Il apporte une approche minutieuse des textures qui donne tout de suite plus consistance et de variété aux personnages et aux matériaux. le plaisir de la lecture augmente de manière significative pour atteindre un niveau où le lecteur se rend dans des environnements variés et pleinement développés. le niveau d'immersion est sans commune mesure avec les épisodes précédents, et la finesse des traits fait presque oublier l'absence chronique d'arrières plans. L'arrivée de Sepulveda s'accompagne de l'arrivée d'un nouveau metteur en couleurs : Ravier Beredo, disposant d'une maîtrise de l'infographie nettement plus élevée que celle de ses prédécesseurs, d'un sens des compositions chromatiques plus élaboré, et d'une capacité intelligente d'utilisation des effets spéciaux. Il est quand même possible de reprocher à Sepulveda de doter les femmes de talons trop hauts, et d'avoir affublé Bleez d'une coupe de cheveux vraiment déconcertante.

D'un coté l'affrontement entre Atrocitus & Dex -Starr, et Stormwatch arrive comme un crossover imposé, de l'autre dans ce cadre plus structurant, Milligan s'astreint à composer un récit plus classique, et tout de suite plus emballant que les jérémiades et diatribes des Red Lanterns. Requinqué par ces 2 épisodes, le lecteur peut aborder avec un peu de sérénité la fin de l'histoire qui permet de voir aboutir l'affrontement entre Atrocitus et sa créature Abysmus. Les dessins de Sepulveda permettent de ramener un peu de vie dans ces bastons décérébrées. Milligan tente désespérément de faire croire au lecteur que ces affrontements physiques représentent la manifestation concrète d'affrontements d'idées. Mais les dialogues afférents sont tellement artificiels qu'ils désamorcent toute tragédie (Milligan est encore loin de pouvoir s'imaginer en Shakespeare).

Alors que les 2 premiers épisodes de ce recueil laissent à penser que Milligan va rééditer la mauvaise performance du premier tome. L'arrivée d'un nouveau dessinateur (Miguel Sepulveda), ainsi qu'un crossover gratuit obligent Milligan à revenir à une intrigue plus basique et plus substantielle, mais aussi plus intéressante. À ce rythme là, le troisième tome devrait être une réussite (enfin j'espère).
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