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Critique de MesPolars


Après une série de romans plus ou moins décevants, j'avais très envie d'un polar classique, le genre bien ficelé, avec un crime, un mystère, un officiel qui cherche la solution. de préférence sur fond de description sociale plus ou moins critique et, cerise sur le gâteau, est-ce que je pourrais apprendre quelque chose ?

J'ai été servie et plutôt bien servie.
CE QUE J'AI AIMÉ :
Le style. Simple, précis et direct, sans fioriture, mais recherché et efficace. Beaucoup de réflexions cyniques ou désabusées – et plutôt justes :
Comme c'est révoltant de n'avoir qu'une seule vie, se dit Szacki, et que celle-ci nous lasse si vite.



Ses contacts avec les policiers lui faisaient parfois penser au travail d'un instituteur dans une classe où tous les enfants seraient atteints de troubles de l'attention et d'hyperactivité, tant ils réclamaient de patience et de maîtrise de soi



– Ce qui veut dire que plus on monte les échelons et plus on s'approche de notre chef à tous, qui est un politicien débile parachuté chez nous pour faire gagner à ses petits camarades des points dans les sondages.
– Exactement. Mais je vous prie de ne pas le répéter devant la presse, à moins que vous ne souhaitiez attendre votre retraite au sein du service de la correspondance générale

L'intrigue. Assez compliquée pour qu'on s'y perde, mais quand tout s'éclaire, tout s'éclaire. Il n'y a pas profusion d'hémoglobine ni empilement de cadavres pour faire oublier la pauvreté du scénario.
On apprend des choses. Sur la société polonaise des années 2000, sur les pratiques du régime communiste et aussi sur cette incroyable méthode des constellations familiales – une méthode de thérapie familiale transgénérationnelle.
CE QUE J'AI MOINS AIMÉ
Le procureur Szacki est un type assez antipathique ; il est grognon, il passe son temps à se plaindre de son sort, je l'ai trouvé plutôt hypocrite et assommant, avec un côté moralisateur. Bref, je ne l'inviterai pas à dîner. C'est dommage, parce que le Procureur Szacki a des tourments rarement abordés de cette façon dans les romans policiers. Là où on trouve généralement des flics divorcés qui ne voient plus leurs enfants parce qu'ils puent l'alcool, Szacki a une femme et une fille. Ce qui n'empêche pas ses tourments, ce qui ne l'empêche pas de se poser des questions existentielles et morales.
Les autres personnages sont à l'avenant. Bien qu'ils soient crédibles, avec une psychologie propre, aucun n'est attachant. Est-ce un problème de dissonnance culturelle ? Pourquoi pas. Mais je n'aime pas leurs personnalités et je n'ai pas éprouvé d'empathie pour eux.
Le début est très bien, la fin est très bien, il y a quand même un moment au cours du livre où ça tourne un peu en rond, où ça manque de souffle. Et ce moment du livre est pollué par les états d'âme de Szacki, ce qui n'arrange pas les choses.
MON AVIS
Les impliqués est le premier roman policier de Zygmunt Miloszewski. On n'est pas dans le coup de coeur, principalement à cause de cette absence d'émotion ; ça m'arrive souvent de ne pas aimer les protagonistes de mes écrivains favoris (je n'aime pas Eloise Bouquet, l'héroine de la Fille de Kali, du Cheptel et de Double Amnésie, et je n'aime pas non plus Xavier Martel, le héros du Chercheur d'âme et de Sous un ciel d'abîme, ce qui ne m'a pas empêchée d'adorer ces romans) et ce n'est pas un problème.

La mécanique des Impliqués est implacable et j'ai particulièrement aimé cette rigueur.

C'est un livre pour tous ceux qui aiment les bons polars et qui ne sont pas à la recherche d'émotions fortes. Ceux qui ont aimé Haine pour Haine ou les Chemins de la Haine, par exemple, y trouveront leur bonheur, mais aussi ceux qui ont aimé Dans son silence ou Les refuges.
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