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Critique de SMadJ


Ça commençait un peu mollement pour un Bernard Minier. Les 200 premières pages étaient même légèrement ennuyeuses. Bâillements. Air de déjà-vu. Surtout si on a lu "Juste Une Ombre" de Karine Giebbel peu de temps avant, au sujet similaire.

Mais c'était compter sans le talent de l'homme. Pour nous embarquer, pour nous titiller, pour nous provoquer, pour rallumer la flamme dans nos yeux et empêcher le lecteur incrédule de fermer le bouquin.
Patiemment, il construit son histoire perverse. de manipulations en retournements de situation, ce roman frappe fort.
Construit comme un opéra dont le lyrisme et la tragédie inspire Bernard dans sa montée en crescendo du drame. Dans ses couplets mélancoliques, ses refrains inquiétants puis ses choeurs tourbillonnants.

Voilà un roman peu linéaire et hétéroclite dans l'immensité des sujets abordés. Que ce soit le harcèlement psychologique, les violences faites aux femmes, les voyages dans l'espace, la dépression, le poids prégnant et angoissant de l'opéra.

Ce roman est une sorte de monstre de Frankenstein (ou de robe mosaïque) dont les parties assemblées sont fragilisées par les grosses coutures multiples ;
Mais dont l'ensemble détonne et emmène l'histoire sur des chemins escarpés et peu empruntés.
Ce roman est à la fois très classique et super ambitieux se payant le luxe de mixer des univers qui se bécotent peu habituellement.

Minier emmène son bouquin plus loin que la moyenne et rafraîchit le genre avec son incursion bienvenue dans le domaine de la conquête de l'espace, ses astronautes, ses cours de cosmologie et de sociologie spatiale. Passionnant.

Nous suivons parallèlement l'histoire de Christine Steinmeyer, dont la descente aux enfers est pavée d'angoisses, et celle du commissaire Martin Servaz, personnage récurrent de l'auteur.

Servaz n'est pas central mais chacune de ses apparitions, malgré ses blessures et sa dépression, est un baume pour le lecteur. Confort du territoire connu ?

Bernard, tu m'as fait peur. Plus jamais please !
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