Tout commence par un bel après-midi ensoleillé, quand Monsieur
Sigmund Freud, qui allait tranquillement faire un tour dans Vienne, se rend compte que le chapeau qu'il a sur la tête n'est pas le sien. A l'examen, l'intérieur du chapeau en question révèle pour unique explication deux initiales : A.S. Mais qui peut bien être ce A.S qui a échangé son chapeau contre le sien ? A moins que… n'est-ce pas
Freud lui-même qui a pris ce chapeau, sans y faire attention, la veille chez des amis ? L'auteur de cet acte manqué au sens mystérieux ne serait donc pas A.S mais
Freud lui-même… Il va de soi que pour le père de la
psychanalyse, une telle énigme pousse à la réflexion ! Et c'est à la poursuite de ses pensées, qu'il laisse aller librement et qui filent donc à toute allure, que le lecteur est convié ici pour son plus grand plaisir…
Quel régal que ce petit récit vivant, dynamique et intelligent que nous offre
Nata Minor! L'idée de départ et ingénieuse et très originale : un roman tout en associations libres. On se croirait aux premières loges d'une séance de
psychanalyse, et quand en plus le patient n'est autre que
Sigmund Freud lui-même, ça vaut le détour !
Tantôt drôle, tantôt grave, l'auteur relate avec brio un cheminement de pensée. Ça va dans tous les sens et on a parfois l'impression de s'y perdre, mais il y a un ordre dans ce désordre intime, et c'est un plaisir que de démêler les fils des associations du maître ! Mon conseil cela dit, est de lire ce roman d'une traite, il n'est pas long, c'est tout à fait faisable si on a une heure ou deux devant soit, et ainsi, on pourra à loisir se laisser entrainer par le vif courant de la pensée du narrateur et suivre sans s'égarer ce petit bout d'auto-analyse mi-réelle mi-fictionnelle.
On l'aura compris, l'énigme du chapeau n'est qu'un prétexte pour aborder l'énigme de la pensée et celle de la
psychanalyse, mais il n'empêche qu'elle tiendra le lecteur en haleine jusqu'au bout : qui est donc A.S, et que fait-il avec le chapeau de Monsieur
Freud ?