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Critique de OverTheMoonWithBooks


Le Marquis de Sade. Un nom qui peut faire sourire, qui dégoûte ou qui suscite l'admiration pour l'audace intellectuelle dont il a fait preuve en son temps.
Pour ma part, aucune admiration ni curiosité pour cet homme qui, s'il avait vécu au 21ème siècle aurait été qualifié (et sans peine!) de sociopathe, ou de sale gosse de riche de la jeunesse dorée parisienne.

Malgré cette aversion et les a priori de mes lectures sadiennes du lycée, je me suis quand même laissée tenter par la dimension "affaire criminelle" de ce roman qui - à mon goût - remet ce cher marquis à sa digne place. Certes, j'ai eu peur de lire un roman qui serait "Les 50 nuances du divin marquis" entre dentelles, froufous et guenilles du 18ème.. et bien que nenni ! Et quelle surprise !

Avec humour et esprit, et grâce à une écriture directe et sans fioriture, Ludovic Miserole nous fait revivre le 18ème siècle, à l'aube de la Révolution. Ce siècle qui a montré à quel point le langage est une arme... pour discréditer, dissimuler ou semer les troubles. Des philosophes, aux aristocrates en passant par les révolutionnaires, chacun affute ses munitions. J'ai retrouvé dans ce roman toute la cruauté derrière les perruques et discours ampoulés qui m'avaient fascinée chez Laclos.

La particularité de Ludovic Miserole c'est sa capacité à capter avec justesse et précision à la fois :
- les émotions des personnages et leurs motivations - les ramenant ainsi à la vie sur le papier le temps de la lecture- ;
- les paradoxes de l'époque et le décalage qui existait entre ce que la morale exigeait et les dérives 'naturelles' de l'âme humaine (pour les vices ou les ragots...) ;
- l'attention du lecteur !
Grâce à de courts chapitres et une écriture efficace, je n'ai eu de cesse de vouloir tourner les pages pour connaître la suite des mésaventures de tous ces peronnages féminins qui ont cotoyés Sade (Rose Keller, une fille de joie, sa femme et sa belle-mère).

Et que dire de cette pauvre Rose Keller... car à l'heure du post #metoo#, il est triste de constater que certains discours culpabilisants du type "c'est sans doute qu'elle a bien cherchée" ont toujours cours... Et cette désinvolture insolente du marquis, qui m'aurait volontiers fait arracher les pages du livre tant il semblait réel !

Ce qui est certain, c'est que l'auteur est animé par la passion de l'Histoire et une envie de rétablir une certaine justice à sa manière : et il sait la transmettre. Et dire qu'il va falloir attendre la sortie du second tome pour connaître la suite !!
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