AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MonFilRouge


Je pense sincèrement que les supposées bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau des nobles au XVIIIe siècle n'étaient pas si douces et attentionnées qu'elles le prétendaient. Et ce n'est certainement pas Madame du Barry qui me contredira ! Car oui, tout en bonne comtesse qu'elle fut, cette dernière favorite du roi Louis XV, qui mena une vie de château, se trouva fort dépourvue quand la Révolution fut venue et le prix à payer fut …comment dire ? À en perdre la tête !



Méfiez-vous du loup qui dort. Car ce n'est autre que son larbin, Zamor (Louis-Benoît pour les intimes) qui provoqua sa chute. À ne rien y comprendre. Elle qui pourtant le sauva d'un trafic d'esclaves quand il n'avait dès lors que onze ans, aurait mieux fait de s'abstenir. Bonjour la reconnaissance éternelle !

Mais Zamor n'eut de cesse que de se sentir humilié, réduit en simple instrument de séduction, restreint en simple jouet, encaissant sans cesse insultes et railleries. Ayant été renvoyé alors qu'il devint membre du Club des jacobins (où sa plume irrita probablement sa maîtresse), il eut la vengeance amère, l'écho des perpétuels affronts sonnant tristement et le menant à la dénoncer au Comité de salut public. C'est ainsi que Madame du Barry put assister à un dernier bain de foule … en place de la Concorde à Paris.

Résumé

“Zamor... Il n'aura laissé qu'un vague souvenir, un certain malaise même. Enfant indien, on l'arracha aux siens pour l'offrir à la favorite du roi de France, ce pays inconnu et si lointain. Il connut les ors de Versailles et les moulures de Louveciennes à l'ombre de Madame du Barry. Advint la révolution et avec elle l'opportunité de prendre en main sa destinée. Certains choix et certaines amitiés ne seront pas sans conséquences. Celui qu'on appelait « le nègre de la Dubarry » devint alors le nègre républicain portant même le surnom peu glorieux de l'ami Zamor. Mais qui était vraiment Louis-Benoît Zamor ?”

Pourquoi j'ai aimé « Zamor » ?

Lorsque j'ai assisté au salon Iris Noir Bruxelles en 2019, je m'attendais à rencontrer uniquement des auteurs de thrillers… de bons polars noirs où surgit de temps à autre une bonne dose d'hémoglobine. Rien ne me laissa croire que j'aurais pu y croiser un certain Ludovic Miserole, jonglant avec l'Histoire comme tant d'autres jonglent avec les fictions. Je me suis demandée ce qu'il faisait là, je l'avoue. Peut-être encore cette fichue manie de cataloguer les écrivains en les plaçant dans des cases bien déterminées. Histoire = biographie ? Oui, mais pas que !

Et c'est en me plongeant dans le récit de Zamor que j'ai compris. Car oui, si pour vous la Révolution française n'est pas un thriller, je ne sais pas ce qu'il vous faut ! On y coupe des têtes à tire-larigot. On dénonce son voisin à la moindre occasion. On survit à cette détresse nous privant de toute dignité humaine. On regrette d'être né noble. Bref, c'est un véritable bain de sang où il est difficile de trouver sa place et surtout la personne à qui l'on pourrait faire confiance.

La chute est connue d'avance puisqu'elle figure déjà dans Wikipédia. Mais notre curiosité malsaine en demande plus, comme si c'était un exploit que de pousser la porte de cette Révolution, d'oser plonger dans les affres de cette époque bien sombre. Et Ludovic Miserole lui arrive à nous captiver et surtout à happer notre concentration dans cette ambiance anxiogène où tournant les pages nous n'avons de cesse que de vouloir nous nourrir des moindres détails de ces destins déjà bien tracés. Il maîtrise son sujet et nous le transmet avec une passion qui ne m'a pas laissée indifférente.

Alors si vous n'avez pas encore craqué à l'appel de cette superbe couverture, je vous invite vraiment à vous laisser tenter par ce récit palpitant.

Lien : https://www.monfilrouge.be/p..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}