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Critique de andman


La psychanalyse est une science très particulière et complexe voire ésotérique pour bon nombre de nos contemporains. Avec ce roman intitulé « La Musique », Mishima nous entraîne dans les méandres de la complexité des relations humaines. Et pourtant, le lecteur va adhérer tout de go à cette magnifique tonalité d'écriture souvent proche de la vulgarisation, toujours éloignée de la vulgarité.

C'est à travers le récit du docteur Shiomi, imminent psychologue à Tokyo, que Mishima va peu à peu porter à notre connaissance le passé de Reiko, une belle jeune femme en très grande souffrance psychologique.
Le docteur Shiomi arrive avec patience à cerner le côté hystérique et mythomane de Reiko dont la frigidité est manifeste. Bien que follement amoureuse du beau Ryûichi, jamais dans ses bras elle n'entend la musique du plaisir.
Profondément interpelé par cette patiente au parcours de vie si particulier, il faut tout le professionnalisme du thérapeute pour amener Reiko à avouer dans le détail les faits marquants de son enfance.
Mais des évènements imprévus bousculent constamment les certitudes du spécialiste. le jour où Reiko, confrontée à des circonstances tragiques, laisse subitement retentir en elle la musique du plaisir, le docteur Shiomi comprend que Reiko a déjà entendu dans le passé la musique de l'enfer.

Le chemin de la guérison est semé d'embûches : une fois les symptômes identifiés, la mise en place de la phase thérapeutique nécessite elle aussi une approche toute en douceur qui contre toute attente se termine dans les bas fonds de Tokyo.
Reiko et Ryûichi, accompagnés du docteur Shiomi et d'Akemi son assistante, vont faire dans un quartier sordide une étrange rencontre empreinte des symboles de la Nativité que le lecteur gardera longtemps en mémoire.

Le grand éclectisme de Mishima apparaît de façon très nette à travers ce très beau roman intimiste, chargé de pudeur.
Personnellement, je ne serais pas surpris que de temps à autre la vue d'une banale paire de ciseaux me rappelle avec émotion le jeune parcours de vie, bien triste, de la belle Reiko !

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