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Citations sur La Musique (12)

Attendre patiemment qu’une graine, s’ouvrant au fond de la terre obscure, se mette peu à peu à germer, jusqu’au jour ou s’épanouira la fleur de la solution ; attendre ainsi en arrosant, en ajoutant de l’engrais, tel est le rôle du psychanalyste, mais moi je n’en pouvais plus de cette attente.
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Tandis que nous parlions ainsi, j'ai senti passer entre Akemi et moi un courant de chaude sympathie que je ne percevais pas d'ordinaire. Il rappelait la connivence qui peut unir deux personnes assurant leur tour de garde, la nuit, dans un poste de surveillance côtière, quand vient d’être transmise une alerte de typhon, et que le bruit du vent s’amplifie au dehors.
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Dans la lumière douce, presque voilée, il y avait les lèvres de Reiko qui s'apprêtait à parler. Chaque fois que je les regardais, je ne pouvais m'empêcher de songer au mystère de la nature humaine. Dans ce décor aux couleurs neutres, elles se détachaient à la manière d'une petite fleur éclatante, et les mots qui allaient en jaillir contenaient au fond d'eux-mêmes toute la mémoire de l'immense univers. Car pour faire éclore ne serait-ce qu'une seule petite fleur, on sait bien que l'ensemble des problèmes posés par l'Histoire et l'esprit humain doivent, même à un degré infime, se bousculer et mobiliser leur énergie.
Nous, les analystes, nous sommes tenus de nous relier, à travers cette belle petite fleur, à tous les souvenirs de la terre et de la mer.
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La médecine psychique dispose comme seul outil, pour traiter l’esprit, d’un autre esprit : celui du thérapeute, et dans la mesure où elle voit, dans l’antagonisme personnes saines/personnes malades, une opposition entre universel et particulier, elle ramène donc la pathologie mentale à une simple question de degré.
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La métaphore utilisée par Reiko était trop transparente, et son interprétation trop plate, pour me satisfaire. La jeune femme prétendait qu’avec son « je n’entends plus la musique » elle avait menti, tout simplement, mais était-ce vraiment le cas ? Fallait-il voir uniquement dans la « musique » un beau symbole de l’orgasme ? N’y avait-il pas plutôt, entre la « musique » telle qu’elle l’évoquait et l’orgasme qu’elle désirait ardemment, quelque lien symbolique caché, difficile à saisir ?
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Confronté en tant que psychanalyste à des cas très divers, je crois avoir acquis assez d’expérience pour ne plus m’étonner de rien. Mais en s’approfondissant, mes connaissances à ce sujet ne font que renforcer en moi cette conviction : la sexualité de l’homme est un domaine sans limites, difficile à maîtriser. Et dans ce monde-là, la notion de « bonheur unique, valable pour tous », n’existe pas.
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Akemi a crié mon nom, m'a dit et redit à quel point elle m'aimait. Son corps s'enfiévrait peu à peu, à ses remuements s'ajoutaient à présent des mouvements irréguliers de type spasmodique, et moi, comme toujours, je m'émerveillais de voir combien l'hystérie, par un grand nombre de ses symptômes, est la réplique de l'excitation sexuelle. On pourrait donc peut-être la définir comme une entreprise vengeresse qui vise à reproduire le plus fidèlement possible les conditions physiques de cette excitation normale. Et cela, non pas sur le mode du plaisir, mais systématiquement sur celui du déplaisir.
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Les vrais hommes, ce sont des hommes comme toi ! Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas ta distinction et ta dignité? Le désir, ça rend ridicule même le plus formidable des hommes!
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L’« analyse existentielle » (Daseinanalyse), théorie de psychopathologie fondée par Binswanger, m’est alors revenue à l’esprit. Même si elle s’inspire de l’ontologie existentialiste d’un Heidegger ou d’un Jaspers, fondamentalement cette théorie, en tant que réaction à certains aspects de la psychanalyse classique (la manière qu’a celle-ci d’aller à l’encontre de notre expérience de l’amour, ou encore la prédominance de ses préjugés positivistes), n’est autre qu’une tentative scientifique pour donner une nouvelle vision de l’être humain, en revenant avec simplicité à la profondeur de ce vécu amoureux que chacun d’entre nous connaît.

Car quoi qu'on puisse en dire, l'éclair que l'amour fait briller dans le cœur de l'homme, et le pan de ciel bleu qu'il y jette par intermittence dans la nuit, nous les connaissons, nous les avons vus. (p. 254)
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C'était une physionomie d'une pureté céleste qui ressemblait à celle de Sainte Thérèse, la chevelure auréolée de lumière, les yeux mi-clos, la tête renversée en arrière, les lèvres magnifiques entrouvertes, les ailes du nez frémissantes...Partout sur les traits flottait une expression indéfinissable, entre plaisir et douleur, et ses mains serraient les doigts affreusement décharnés, jaunes et flétris, d'un mourant.
Il n'y avait pas le moindre doute : dans cette scène, Reiko était devenue une sainte. Les mensonges et les vérités de la vie quotidienne, les petits tracas, les démêlés avec l'homme qu'elle aimait, tout cela, elle l'avait transcendé. Et dans ce territoire céleste où flottent des nuages de lumière, désormais, elle entendait véritablement la "musique".
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