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Critique de BroccoliPie


Saviez-vous que, sur Facebook, vous voyez seulement 12% des contenus de vos amis ?

Dans cet essai convaincant, Jean-Louis Missika et Henri Verdier mettent tout de suite les points sur les i : dans un Internet qui se veut neutre et ouvert existent des espaces privés qui filtrent les messages que nous recevons, nous enferment des bulles qui ne reflètent que ce que nous pensons déjà, des micro-mondes où l'on ignore ce que savent les mondes voisins. Ces espaces privés, ce sont les réseaux sociaux, d'immenses entreprises dont les choix éditoriaux (gérés par des algorithmes dont l'objectif est de générer le plus de clics) ne sont pourtant pas régulés. Et les conséquences ne sont pas négligeables : c'est un système qui brise la neutralité de l'information et son accessibilités à tous et toutes, qui met en avant les extrêmes, le clash, polarise une société confrontée à des messages et des publicités (parfois politiques) hyper calibrés. Une problématique qui menace notre démocratie même, système du dialogue, du compromis.

Dans un essai très clair, Jean-Louis Missika et Henri Verdier déroulent les différentes problématiques liées à cette fragmentation de l'espace public : évolution de la presse/des médias, histoire d'Internet et sa philosophie de fonctionnement, regard très précis et acéré sur les entreprises que sont les réseaux sociaux et la façon dont sont triées les informations qui nous parviennent. En somme, tous les éléments contextuels nécessaires pour comprendre la problématique systémique ici en jeu (l'affaiblissement de la démocratie via celui de l'espace public), et pouvoir suivre les auteurs dans leurs raisonnements et leurs solutions pour favoriser un espace civique neutre et accessible. le propos est mesuré, intelligent, les solutions proposées pragmatiques. Sans aucun doute, l'essai est convaincant, éclairant, et a maturé longtemps dans le coeur et l'esprit des deux auteurs.

Seul point négatif pour moi, le flou qui s'installe parfois autour du terme "militant", où, dans certains paragraphes, on ne sait trop si on parle de militants d'extrême-droite, de lobbies polluants, de membres du monde associatif, de militants auto-proclamés du type "influenceurs"... Alors qu'ils ne sont, a priori, pas sujets aux mêmes logiques, n'apportent les mêmes "problèmes", même si la façon dont ils utilisent les réseaux sociaux peut être comparée.

/ Merci à la Masse critique de février et à Calmann Lévy pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage ! /
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