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EAN : 9782702184554
304 pages
Calmann-Lévy (19/01/2022)
3.5/5   5 notes
Résumé :
En vingt ans, les réseaux sociaux ont imposé leurs modes d’accès à l’information et changé la nature du débat public.
Conçus au service de la publicité comportementale, leurs algorithmes enferment les individus dans des mondes étanches qui interdisent la confrontation des opinions contradictoires et renforcent les préjugés : la désinformation devient la règle, les discours de haine prospèrent et la polarisation politique s’accentue. Le Business de la haine m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
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Dans cet essai convaincant, Jean-Louis Missika et Henri Verdier mettent tout de suite les points sur les i : dans un Internet qui se veut neutre et ouvert existent des espaces privés qui filtrent les messages que nous recevons, nous enferment des bulles qui ne reflètent que ce que nous pensons déjà, des micro-mondes où l'on ignore ce que savent les mondes voisins. Ces espaces privés, ce sont les réseaux sociaux, d'immenses entreprises dont les choix éditoriaux (gérés par des algorithmes dont l'objectif est de générer le plus de clics) ne sont pourtant pas régulés. Et les conséquences ne sont pas négligeables : c'est un système qui brise la neutralité de l'information et son accessibilités à tous et toutes, qui met en avant les extrêmes, le clash, polarise une société confrontée à des messages et des publicités (parfois politiques) hyper calibrés. Une problématique qui menace notre démocratie même, système du dialogue, du compromis.

Dans un essai très clair, Jean-Louis Missika et Henri Verdier déroulent les différentes problématiques liées à cette fragmentation de l'espace public : évolution de la presse/des médias, histoire d'Internet et sa philosophie de fonctionnement, regard très précis et acéré sur les entreprises que sont les réseaux sociaux et la façon dont sont triées les informations qui nous parviennent. En somme, tous les éléments contextuels nécessaires pour comprendre la problématique systémique ici en jeu (l'affaiblissement de la démocratie via celui de l'espace public), et pouvoir suivre les auteurs dans leurs raisonnements et leurs solutions pour favoriser un espace civique neutre et accessible. le propos est mesuré, intelligent, les solutions proposées pragmatiques. Sans aucun doute, l'essai est convaincant, éclairant, et a maturé longtemps dans le coeur et l'esprit des deux auteurs.

Seul point négatif pour moi, le flou qui s'installe parfois autour du terme "militant", où, dans certains paragraphes, on ne sait trop si on parle de militants d'extrême-droite, de lobbies polluants, de membres du monde associatif, de militants auto-proclamés du type "influenceurs"... Alors qu'ils ne sont, a priori, pas sujets aux mêmes logiques, n'apportent les mêmes "problèmes", même si la façon dont ils utilisent les réseaux sociaux peut être comparée.

/ Merci à la Masse critique de février et à Calmann Lévy pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage ! /
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Alors, je vais commencer par dire qu'il ne faut pas se fier au titre de cet ouvrage car il me semble purement marketing.

le vrai sujet est ici de découvrir les effets négatifs des réseaux sociaux sur la Démocratie. Les auteurs nous partagent leurs inquiétudes en nous expliquant dans un premier temps le fonctionnement des réseaux sociaux qui ont comme seule finalité de vendre de la publicité ,quitte à nous enfermer dans des systèmes de pensée unique, à ne nous proposer que des gens qui pensent comme nous et à mettre systématiquement en avant tout ce qui est négatif car ça fait "le buzz" et que donc les utilisateurs restent sur l'application ... C'est un résumé très simple que je fais et je pense que les auteurs s'en arracheraient certainement les cheveux mais je laisse aux futurs lecteurs la possibilité de le découvrir dans ce livre.

C'est un livre très intéressant, très accessible, très clair, très bien référencé. J'ai toujours peur avec ce genre d'ouvrages que ce soit trop dans la théorie, ce n'est pas le cas ici. C'est aussi passionnant qu'inquiétant (pourtant les deux scientifiques ne sont pas du tout alarmistes ou manichéens, je les trouve même souvent trop souple à mon goût avec les réseaux sociaux ...).

Les solutions apportées laissent de l'espoir pour l'avenir donc on ne reste pas complétement démuni après la lecteur de cet ouvrage. (Toutefois, j'ai regretté que dans ces solutions, il n'est pas envisagé qu'une des solutions basiques est l'éducation des utilisateurs, donc des citoyens ! Ce livre, expliqué par un professeur, me semble avoir toute sa place à l'école ... N'oublions pas que les enfants sont les futurs citoyens et donc les futurs défenseurs de la démocratie. )

A part un compte Facebook qui me sert principalement à suivre l'actualité sportive, je n'ai aucun réseau social pour toutes les raisons qui sont évoquées dans le livre. Je suis curieux de savoir ce qu'en penserait quelqu'un qui les fréquente sans se poser toutes ces questions ? Est ce que cela changerait ses habitudes ?
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Cet essai n'a malheureusement pas été un coup de coeur de mon côté, de cause d'une certaine lourdeur d'écriture, mais il est tout de même plutôt intéressant à découvrir.

C'est un livre qui peut paraître pesant et complexe au départ, mais qui s'avère, en réalité, plutôt simple, claire et accessible à beaucoup.
C'est un très bon ouvrage pour aborder la thématique de la haine dans les réseaux sociaux et la sphère médiatique.
J'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur qui m'a permis de m'intéresser à ce domaine, bien qu'il y ait parfois un peu trop de digressions sans réels intérêts.

Cependant, j'ai de temps en temps ressenti une petite dose d'ennui à cause de certains passages engourdi. À cause de ce petit détail, le texte peut rapidement devenir lourd à lire… le livre n'est pourtant pas épais, le sujet très intéressant, mais, à mes yeux, il y a une trop grande concentration d'exemples qui alourdissent le texte.
En lisant la conclusion, on obtient tous les grands points abordés dans l'essai. Je dois avouer qu'il y a certains points que j'ai bien mieux compris avec la conclusion. Un peu plus d'explications et un peu moins d'exemples en tout genre aurait peut-être permis d'alléger un peu l'ouvrage.

Dans tous les cas, cela reste tout de même un titre intéressant à découvrir pour ceux qui seraient captivés par le sujet en lui-même. :)
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au-delà du titre racoleur, il s'agit d'un petit essaie sur les dangers du manque de pluralisme dans les nouveaux médias (médias d'opinions et réseaux sociaux) pour notre modèle de société. il offre une remise en perspective sur la chance que nous avons eu pendant 50 ans d'avoir une information équilibrée, neutre et qui s'adressait à tout le monde.
A lire pour comprendre les enjeux et découvrir des pistes de réflexions collectives pour permettre a la societe de regagner le contrôle de l'informationet sortir de la politique du buzz et du clash pour revenir aux fondamentaux.
je ne mets que 3 étoiles car si le contexte historique et les enjeux sont très bien expliqués et accessibles, la partie solution me semble expédiée et nous restons sur notre faim.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nombre des difficultés posées aujourd'hui par les réseaux sociaux ne proviennent pas des contenus eux-mêmes, mais de leur accumulation et de leur distribution. Que quelques milliers d'internautes, par exemple, pensent que l'on guérit du Covid en buvant de l'eau de Javel, est regrettable, mais peut être toléré. La loi n'interdit pas la bêtise, ni même son expression. Mais que des centaines de milliers d'internautes soient enfermés dans une bulle dans laquelle ils ne verront que ce message, voilà qui est plus préoccupant. Or, cette responsabilité algorithmique des hébergeurs, si elle est désormais bien prise en compte dans le débat public, 'est pas encore encadrée par la loi.
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Pour faire tenir ensemble tous ces mondes différents et permettre un ordre social stable, les médias jouent un rôle essentiel dans la fabrication du consentement. À travers des informations qui véhiculent des stéréotypes, ils stabilisent une image du monde partagée par tous.
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Parce qu'on était fasciné par le fait que certains usages des médias sociaux pouvaient affaiblir, voire faire tomber des dictatures, on a négligé le fait que d'autres usages pouvaient affaiblir, voire faire tomber des démocraties.
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Démontrer qu'un dialogue est encore possible devient un enjeu démocratique. Il ne suffit plus de protéger la liberté d'expression, il faut protéger le principe du débat contradictoire et accessible à tous.
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Video de Jean-Louis Missika (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Louis Missika
Raymond Aron : Le spectateur engagé (Rencontre - 1981 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 27 septembre 1981. Dans son émission "Rencontre", Jacques Paugam recevait Raymond Aron, Jean-Louis Missika, Dominique Wolton et Pierre Manent pour évoquer le livre d’entretiens intitulé "Le Spectateur engagé". Présentation des éditions Le Livre de Poche : « Raymond Aron est inclassable. Intellectuel anticonformiste, il est allé à contre-courant des idées dominantes de l’intelligentsia de gauche. Il a eu raison avant les autres sur la nature du régime soviétique, du stalinisme. Et dans les années 1950, il a eu le courage de tenir sa position, tout en accomplissant une œuvre scientifique indiscutée. À la fois journaliste, sociologue, historien, philosophe, Raymond Aron retrace, dans ces entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, son itinéraire politique et intellectuel. Dans ce dialogue vif, stimulant, il analyse les grands événements qu’il a vécus en un demi-siècle. La montée de Hitler au pouvoir, le Front populaire, Munich, la débâcle, Vichy et la Résistance, le génocide, la guerre froide, ses polémiques avec Jean-Paul Sartre et Maurice Merleau-Ponty, la construction européenne, la stratégie nucléaire, l’Algérie et la décolonisation, le gaullisme, Mai 68, l’Union de la gauche… On découvre dans cette réédition du "Spectateur engagé" une conception de l’Histoire qui laisse sa part à la liberté des hommes, un plaidoyer pour la démocratie occidentale, mais aussi une personnalité complexe, lucide et passionnée. »
Source : France Culture
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