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Critique de Axelinou


Cher Monsieur Missiroli,

Je suis au regret de vous dire que je n'ai pas aimé votre livre.

Je vous félicite pour votre succès ainsi que d'avoir été finaliste du prix Strega, un signe supplémentaire de la diversité de notre grande Europe.

Je qualifierais votre livre d'éloge de la lenteur, de l'absence d'intrigue, du kaléidoscope non rôdé, de l'italianité. Qu'est-ce à dire ? Je trouve les romans italiens souvent lents et intellectualisants, à l'image de ‘Chaos calme' de Veronesi, le vôtre a essayé de sublimer ce caractère. Et vous avez réussi et reçu l'estime de vos compatriotes.

Le sujet est dérangeant, et aussi dû ou pu s'appeler ‘Chaque infidélité'. L'infidélité, pas la fidélité, enfin plutôt l'ombre de l'infidélité, voire le ‘malentendu', le manque de confiance, les questionnements, la reconstruction – maintenant et neuf ans plus tard toujours pas de réponse, toujours l'insécurité, l'ambiguïté – Carlo continue de rêver à son étudiante, éternel insatisfait…

La lecture fut laborieuse, il ne se passe rien et les combats de chiens n'ont rien à faire là-dedans – une histoire emberlificotée, aucune action – beaucoup de psychologies, aucune conclusion.

Soyons positif, j'ai adoré votre manière de passer d'un personnage à l'autre, d'aucuns disent qu'on ne voit pas venir le passage mais je ne suis pas d'accord, c'est très original. « Carlo Missiroli réussit avec une grande habileté à passer d'un personnage à l'autre, livrant ici un détail, un changement de pronom, de lieu sans jamais perdre son lecteur. le procédé est très talentueusement utilisé sans jamais devenir lassant. » J'ai également fort apprécié votre description de Milan, ainsi que le personnage de Sofia.

Je m'attendais donc à autre chose, de plus vivant, de plus structuré. La prochaine fois, peut-être.

- Tu n'as pas baisé avec elle dans les toilettes.
- Tu le sais.
- Je te crois quand tu dis que tu ne l'as pas baisée.
- Quel est le problème alors ?
- Peut-être que tu l'as baisée.
Arrête.
- Si tu l'avais baisée tu t'en serais débarrassé. Ou tu te serais débarrassé de moi. Ou je me serais, moi, débarrassée de toi. Mais tu n'aurais pas de messages qui te font tressaillir alors que tu es avec ta femme dans son lit de jeune fille en train de regarder ‘Une journée particulière'.
- Tressaillir.
- Tressaillir. Tu préfères troubler ?
- C'est toi qui as un problème.
- Oh, mais bien sûr. Une femme voit son mari rougir en recevant le message d'une nymphette morte et enterrée depuis dix ans : c'est elle qui a un problème, évidemment.
- C'est un message insignifiant.
- Tu pouvais ne pas en parler s'il était insignifiant.
- Je te l'ai dit justement parce qu'il était insignifiant.
- Comme il y a des années, j'imagine.
- Je ne pensais pas que tu en étais là.
- Moi non plus.
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