AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Krissie78


Si le premier tome, selon la scission faite par les Éditions Gallmeister, est celui de la fin d'un monde, le second tome est celui de la reconstruction, de la naissance d'un nouveau monde. La seconde partie du roman garde les qualités d'écriture que j'ai mentionnées dans ma chronique du tome 1. Je ne vais donc pas revenir ce point.

Au terme de la (re)lecture de cette grande fresque historique, je retiens

* Des personnages forts et complexes

- Scarlett, héroïne formidable, à la fois inspirante et terriblement agaçante. Dans un monde qui s'écroule elle est une survivante. Charmeuse et coquette elle utilise tous les artifices de son tempérament de feu pour avancer et est prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut. L'adolescente insouciante se transforme en une pionnière. Dans un monde dominé par les hommes, où le rôle de la femme est de tenir sa maison, elle est chef d'entreprise ; dans une société où le rôle de la femme est d'élever ses enfants elle est une mère indigne. Et si elle ne fait pas toujours les bons choix, elle est mue par une volonté de revanche mais aussi par son rôle de soutien d'une famille où elle se doit de prendre la relève des ceux qui ne veulent pas où ne peuvent plus assumer leur rôle. Car derrière l'égoïsme et la superficialité apparente se cache une héroïne inspirante.

- Tout comme Scarlett, Rhett Butler, son alter- ego masculin, est l'autre image de la complexité et des contradictions de ces Sudistes. Narcissique, profiteur, renégat, anticonformiste lui aussi, il se fait généreux et désintéressé et père modèle. Tout comme Scarlett il refuse de souscrire à la nostalgie d'un modèle de société qui ne pouvait pas survivre. Et tout comme Scarlett il est mis au ban de la bonne société de Géorgie.

- La douce Mellie, profondément humaniste. Encore une personnalité plus complexe qu'il n'y paraît. Sous la bienveillance et l'incapacité à voir le mal chez ceux qu'elle aime se cache une incroyable lucidité et capacité à amener chacun à donner le meilleur de lui-même.

• Une fresque historique et romanesque brillante qu'il faut lire en gardant son libre-arbitre, et ayant en mémoire l'époque dans laquelle elle a été écrite et ne pas oublier par qui elle a été écrite. On peut être choqué par la vision édulcorée de Margaret Mitchell sur l'esclavage, par la condition féminine dans ce sud fantasmé (mais le côté suffragette de l'auteure se retrouve dans Scarlett), par la victimisation des perdants, par la justification donnée à la création du Ku Klux Klan, je reste convaincue que censurer une oeuvre parce qu'elle n'est pas politiquement correcte par rapport à l'époque où ladite censure veut s'exercer ne changera pas l'Histoire, ne tirera pas un trait que ce qui a été. C'est au contraire, me semble-t-il, ce type de témoignage qui doit nous permettre de garder les yeux et les esprits ouverts, pour comprendre d'où vient une société et peut-être où elle va.

• L'envie de me tourner vers d'autres lectures pour en apprendre plus sur la guerre de Sécession.

Une question me taraude : pourquoi Margaret Mitchell n'a-t-elle pas écrit de suite ?
Commenter  J’apprécie          210



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}