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Critique de laetitiaflagothier


Le petit dernier de l'année aura été le secret de Joe Gould de Joseph Mitchell. Et quel livre! Déjà par sa forme puisque nous y retrouvons deux styles, deux constructions rédigées chacune à des époques différentes.

L'auteur est connu en tant que reporter pour le mythique New Yorker, pour ses chroniques et portraits. Ceux - ci vont constituer des oeuvres littéraires à part entière où se mêlent faits et fictions. Et c'est tout à fait dans cette double approche que nous allons faire la connaissance de Joe Gould.

Une première fois sous la forme d'un article qui fut publié en 1942. Et une seconde fois sous une forme plus biographique rédigée 22 ans plus tard, en 1964. On pourrait croire qui le second texte vient offrir une redite sans intérêt... Mais c'est sans compter sur le talent stylistique de l'auteur, Joseph Mitchell!

A l'image du rythme qu'offre un article où il faut dire tout mais en bref, nous faisons la connaissance de Joe Gould. Il est saisi sur le vif, croqué! Rendu vivant tout comme la vie palpitante de Greenwich Village à New York. Ce dandy issu d'une belle lignée américaine, devient SDF pour se vouer exclusivement à l'écriture de son Histoire Orale. Être extrême et vie extrême fait de nombres de gestes de survie, le fait côtoyer les plus grands comme les plus modestes... C'est tout une époque de première moitié du XXe siècle qui prend vie sous nos yeux!

Après le portrait tracé, le second texte plus biographique donne toute sa profondeur à Joe Gould. Après l'image de l'homme dans un contexte, on lui donne un corps! On rentre dans son histoire, dans son quotidien mais aussi sa psyché... On passe aussi les portes que Joe Gould franchi, on rentre dans les intérieurs, on fait connaissances de certains de ceux qu'ils côtoient... On vit avec lui et le narrateur grâce auquel on se sent presque privilégié d'être au première loge... Un privilège d'autant plus jouissif qu'au fil des mots, on sent que nous avons accès à une part intime jamais divulguée et qui pourtant achèverai le portrait de Joe Gould...
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