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Critique de Floortje


J'ai mis deux ans avant de lire ce livre. C'était un vrai repoussoir pour moi cette histoire d'adultère avec une personne publique. J'étais choquée à la pensée de ce que Madame Mitterand avait dû ressentir à la publication de ce livre (après, je me suis rendue compte qu'elle était décédée en 2011 et ça m'a soulagée).
Bref, un jour, à la bibliothèque municipale, sur un mouvement impulsif, j'ai sauté sur cet énorme volume, sans réfléchir.
Petit à petit, au fur et à mesure que j'avançais dans sa lecture mon avis a changé.
Naturellement, en premier lieu, le style classique de François Mitterand m'a amadouée, moi qui suis allergique aux auteurs qui écrivent comme ils parlent (je ne cite pas de noms mais si vous insistez, je balancerai avec plaisir !).
Puis, moi qui ne suis pas la politique particulièrement, j'ai été intéressée par la description de la vie d'une homme politique. Cette description est faite par petites touches, presque diaphanes mais souvent souvent nettes et cinglantes. Que la vie qu'a menée François Mitterand était fatiguante ! On voit bien aux en-têtes des lettres et aux dates qu'il passait rarement deux jours de suite dans la même ville. Il a véritablement silloné son territoire - sans compter les pays étrangers !
Ensuite, c'est un formidable portrait de l'auteur par lui-même et là, c'est poignant. Il se torturera jusqu'aux derniers moments d'avoir mal aimé Anne Pingeot, il voudra toujours l'aimer d'avantage et il souffrira de la faire souffrir.
Car en effet, même si ce n'est pas une correspondance dans la mesure où nous n'avons pas les réponses à ses lettres, un portrait "en creux" d'Anne Pingeot se dessine.
On lit entre les lignes sa souffrance de concubine cachée, de devoir toujours se plier à l'emploi du temps de François Mitterand (on s'aperçoit vite que c'est toujours lui qui décide, il ne fait jamais de proposition). Et puis, en tant que croyante, cet amour interdit a dû être un crève-coeur. Sans compter le contexte social de l'époque. On mesure le sacrifice qu'a signifié ce lien (relation, histoire ne me paraissent pas des mots adaptés).
J'ai vraiment eu de la peine hier soir en lisant les derniers mois de François Mitterand. Même si on sent le temps qui a passé, la nature même de son amour est resté le même jusqu'à son dernier souffle ... comme il l'avait écrit dans ses premières lettres.
Oui, c'était un grand amour, un amour passion et ce livre vaut vraiment la peine d'être lu.
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