Le personnage du comte
Zaroff, que
Runberg et Miville-Deschêne avaient déjà utilisé (avec efficacité) dans une première BD, revient avec cette vengeance qui promet… Si vous n'avez pas vu le film de 1932, ou n'en avez pas entendu parler,
Zaroff est un aristocrate russe, chassé de son pays par la révolution de 1917, qui aime plus que tout la chasse au gibier… humain.
Zaroff dix ans plus tôt disparaissait d'une île où ce chasseur invétéré avait commis un vrai carnage.
Il n'est pas forcément utile d'avoir lu le premier tome pour apprécier ce nouveau récit, mais cela aide à comprendre les relations qui unissent
Zaroff à sa famille. Un sujet qui revient en arrière-fond au début et à fin de cet épisode.
Car, sur plus de 90 pages, les auteurs nous convient en fait à suivre
Zaroff revenant avec un commando américain dans sa mère patrie en plein hiver 1941 pour y exfiltrer une scientifique russe, spécialiste du nucléaire, ancienne petite amie du comte.
L'homme est toujours un beau salaud. Un salaud qu'on finit par apprécier, avec sa logique à lui, son efficacité sans pareil dès qu'il s'agit de jouer à cache cache avec les adversaires, et qui est toujours prompt à illustrer ses propos de citations de
Marc Aurèle.
Les GI qui l'accompagnent le détestent bien sûr, mais le tueur leur sauve souvent la mise. le groupe de SS opérant le long du front russe ne le connaissent pas encore, mais cela ne va pas tarder…
Soyons clair, on est là dans un mélange d'action et d'excès bien saignants. Un scénario pour un film de Tarentino d'une certaine façon, et du coup une BD pas destinée à n'importe quel public. Mais si ce traitement, accommodé de beaucoup de deuxième degré, ne vous répugne pas, c'est un excellent divertissement porté par de magnifiques dessins de
François Miville-Deschênes et un découpage très cinématographique.
Un grand merci à l'éditeur
Le Lombard et à Babelio pour cette BD Masse critique.