01/07/2019
Je m`appelle Fiona Flanagan. Vous ne me connaissez pas, général Zaroff... Et pourtant, il y a peu, vous avez changé ma vie. En tuant mon père, lors d`une de vos sordides chasses à l`homme. Je me propose de vous rendre la pareille ! Mes hommes ont retrouvé votre soeur cadette et ses trois enfants. Ainsi que l`île qui vous sert de repaire... Et cela m`a donné, à mon tour, des envies de chasse ! Qui, de vous ou moi, trouvera votre soeur et ses enfants en premier ? À l`instant où vous lirez ces mots, ils seront déjà sur votre île. Si c`est moi qui les rattrape, je les tuerai. Si c`est vous, il vous faudra les défendre. Car je n`aurai de cesse de tous vous chasser et de tous vous abattre. Afin qu`il ne reste aucun Zaroff en vie dans ce monde..Si elle peut se lire indépendamment, votre bande dessinée Zaroff fait directement suite à The Most Dangerous Game une nouvelle de Richard Conell publiée en 1924. Que représentait cette nouvelle pour vous ?
Sylvain Runberg : J`avais vu le film étant enfant, qui m`avait marqué, mais c`est François qui m`a proposé ce projet de donner une suite à la nouvelle d`origine de Richard Connel. J`ai tout de suite trouvé que c`était une bonne idée car la nouvelle et ensuite le film sont des précurseurs d`un genre qui va devenir quelques décennies plus tard et jusqu`à nos jours très populaire, le « survival » tout en mettant en scène un tueur en série, qui va aussi être une figure culturelle, sociologique très marquante de nos sociétés contemporaines.
François Miville-Deschênes : C`est moi qui avais lu la nouvelle étant adolescent. L`histoire elle-même ne m`avait pas laissé un souvenir marquant, mais j`avais particulièrement gardé en mémoire le personnage de Zaroff.

Qu`est-ce qui vous intéressait particulièrement justement chez Zaroff, personnage central dans votre one-shot ? Considérez-vous qu`il a évolué depuis les événements de la nouvelle ?
François Miville-Deschênes : Ce sont ses deux faces, qui m`intéressaient. Ces deux personnages qui vivaient en lui et qui se succédaient ou parfois se confondaient, laissant l`un ou l`autre s`immiscer, comme deux vases communicants. Je pense qu`effectivement nous l`avons emmené un peu plus loin, ne serait-ce qu`en le présentant déprimé et ayant perdu le goût des vrais plaisirs de la vie (que sont, comme tout le monde sait, les traques, les chasses à l`homme et l`embaumement de têtes humaines).
Sylvain Runberg :Zaroff, c`est vraiment Hannibal Lecter (
Le Silence Des Agneaux) avant l`heure (même si dans la réalité, les tueurs en séries sont des psychopathes abominables, des lâches, toujours, et très souvent de parfaits abrutis, il ne faut jamais l`oublier). On retrouve ce mélange de raffinement, d`intelligence, de séduction même, et en même temps, cette sauvagerie, ce côté malsain et morbide, c`est un assassin et qui prend du plaisir à tuer, à faire souffrir. Dans ce récit, on découvre d`autres aspects de la personnalité de Zaroff, sa dépression, ses doutes, son rapport à sa propre famille.
Vous introduisez également de nouveaux personnages comme Fiona Flanagan, à la fois chasseuse et proie de Zarrof. Quelle a été votre inspiration pour ce personnage féminin et les hommes qu`elle dirige ?
Sylvain Runberg : Je voulais que Zaroff puisse affronter une femme comme ennemi principal, puisque dans la nouvelle et dans le film il avait affronté un homme. Et c`est aussi intéressant de mettre en scène un personnage féminin à la tête d`un groupe criminel, ce n`est pas si rare que cela dans la réalité mais moins présent dans les fictions en général. Et dans les années 1930, aux USA, les mafias irlandaises étaient très actives voilà, comment est né le personnage de Fiona.
François Miville-Deschênes : Aucune inspiration en ce qui me concerne. Ou du moins, pas d`inspiration consciente ou délibérée. Elle est née sous mon crayon en une esquisse, telle que je la voyais mentalement, et elle est restée inchangée par la suite.
À quel point The Most Danderous game, le film de Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel ( disponible en intégralité ici), a-t-il pu vous influencer dans la représentation de l`île où se déroule l`action ? Certains lecteurs ont noté une influence probable d`un autre film auquel a participé l`ensemble de l`équipe du film : King Kong...
François Miville-Deschênes : Aucune influence, j`espère ! Le film m`avait déçu lorsque je l`avais vu quelque temps après avoir lu le texte d`origine. Je n`aimais pas le comte Zaroff qui y était présenté, très théâtral et maniéré, pas plus que les décors artificiels ou que quoi que ce soit d`autre! Comme si ça ne suffisait pas, ils y avaient ajouté un personnage féminin ridicule absent de la nouvelle, une potiche inutile caractéristique de l`époque! Bref, je n`ai pas voulu revoir cette adaptation avant de me lancer dans la réalisation de l`album. Quant à King Kong, il suffit de dessiner une île tropicale et la référence peut être faite aisément; les gens aiment bien tenter de faire des liens avec ce qu`ils connaissent, ça les rassure, je pense. Pour ma part, le seul clin d`oeil est un gorille empaillé dans le bureau de travail de Zaroff.
Sylvain Runberg : C`est surtout François qui est concerné par le sujet, mais idem, pour ma part, aucune influence particulière dans l`écriture. C`est un nouvel environnement, avec une nouvelle trame de récit.
Le travail sur la couleur est très impressionnant. A quel point souhaitiez-vous que celle-ci fasse partie intégrante de la narration ?
François Miville-Deschênes : Par l`évolution de la palette, tout simplement. Le temps est d`abord radieux, les couleurs sont chaudes et vives, puis, progressivement, le temps se gâte et les verts et les bleus sont plus sombres, à l`instar de l`histoire.
Sylvain Runberg : J`adore le travail de François sur ses couleurs, c`est tout ce que je peux répondre à cette question !

La fin semble assez ouverte. S`il s`agit a priori d`un one-shot, seriez-vous partants pour reprendre la chasse ?
Sylvain Runberg : Il y aurait semble-t-il des rumeurs persistances sur la présence de Zaroff aux USA au début de la seconde guerre mondiale. L`avenir nous dira si elles étaient fondées, j`imagine.
François Miville-Deschênes : Ce serait une avenue qu`il ne me déplairait pas de considérer.
Quelle est la bande dessinée que vous auriez rêvé d`écrire et/ou de dessiner ?
Ce n`est vraiment pas comme cela que je vois mon travail de scénariste. Au contraire, il s`agit de créer des récits que j`aurais eu envie de lire et qui à priori n`existent pas encore ?
Quelle est votre première grande découverte livresque ?
La Guerre des Boutons de Louis Pergaud, Asterix d`Uderzo et René Goscinny et tout Jules Verne.
Quelle est la bande dessinée (ou le livre) que vous avez relue le plus souvent ?
Les Phalanges de l`Ordre Noir de Pierre Christin et Enki Bilal.
Quelle est la bande dessinée (ou le livre) que vous avez honte de ne pas avoir lue ?
Pas de honte particulière mais je n`ai jamais lu Valérian (à l`exception de Valérian et Laureline, tome 5 : Les Oiseaux du maître ) de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières.
Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?
Ce n`est pas méconnu en soit mais je dirais Léon la Came, tome 1 : Léon la Came de Sylvain Chomet et Nicolas de Crécy.
Quel est le classique de la bande dessinée ou de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?
James Bond de Ian Fleming. Après tout, ce n`est jamais qu`un nationaliste misogyne et psychopathe.
Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?
« Il y a une raison à ce que les forces militaires et policières soient séparées. Les premières combattent les ennemis de l`État, les autres protègent et servent les citoyens. Lorsque les forces militaires et policières ne font qu`une, les citoyens tendent à devenir les ennemis de l`État » (Amiral William Adama/Battlestar Galactica)
Et en ce moment que lisez-vous ?
Le Cartographe des Indes Boréales, d`Olivier Truc, aux éditions Métailié.
Découvrez
Zaroff de
François Miville-Deschênes et
Sylvain Runberg aux éditions
Le Lombard dans la collection
Signé :

Entretien réalisé par Pierre Krause.
Merci à Arthur Landurien.
Dans le 153e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente L'été des charognes, L'été des charognes, roman de Simon Johannin qu'adapte Sylvain Bordesoules et qui est édité chez Gallimard. Cette semaine aussi, on revient sur lactualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l'album Les jeux vidéo et nos enfants que l'on doit à Cookie Kalkair et aux éditions Steinkis
- La sortie de l'album La petite lumière, roman d'Antonio Moresco qu'adapte Grégory Panaccione, un album édité chez Delcourt dans la collection Mirages
- La sortie de L'héritage Wagner que l'on doit au scénario de Stephen Desberg, au dessin d'Émilio Van der Zuiden et c'est édité chez Grand angle
- La sortie de l'album La fabrique des français que l'on doit au scénario conjoint de Françoise Davisse et Carl Aderhold, au dessin de Sébastien Vassant et c'est édité chez Futuropolis
- La sortie de l'album La vengeance de Zaroff, titre que l'on doit au scénario de Sylvain Runberg, au dessin de François Miville-Deschênes et c'est édité chez Le lombard dans la collection Signé
- La réédition de l'album Le bleu est une couleur chaude de Jul Maroh, un album édité chez Glénat
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Les vrais héros ne sont pas toujours ceux que l'on croit, tu sais ? Il y en a qui restent dans l'ombre... et que la plupart préfèrent ignorer.
[Yasmina] Je te dois toujours ma rançon. Je te paierai dix mille pièces d’or…
[Conan] Je viendrai chercher ma rançon à ma façon et quand je l’aurai décidé. Je viendrai la chercher à Ayodhya… accompagné de cinquante mille hommes afin de m’assurer que les plateaux de la balance sont équitables.
[Yasmina] C’est comme cela que tu l’entends, Conan ? Eh bien, qu’il en soit ainsi… Je viendrai à ta rencontre sur les berges de la Jhumda avec cent mille hommes et nous verrons alors ce qu’il adviendra !
Ils ont voulu jouer avec l'évolution,la génétique, sans respecter les règles déontologiques qui séparent les scientifiques des criminels...Et ce sont des innocents qui en ont payé le prix.
-Tu sais que Sam et moi avons perdu deux cousins à Belfast ? 17 et 21 ans, je les adorais. Ils ont sauté en essayant de placer une bombe sur un véhicule de l'armée britannique.
- C'est... C'est triste. Mais... Ce que tu me décris là, c'est du terrorisme Andrew.
- Je me doutais que tu me répondrais ça. Mais quand l'armée anglaise tire sur des manifestants pacifiques, c'est juste du maintien de l'ordre, c'est ça ?
[Vanadis] C’était aux premiers temps, où il n’y avait rien, ni sable, ni mer, ni vagues glacées… La Terre n’existait pas, ni le ciel élevé…
[Harald] Ce poème ?! Je l’ai écrit pour Lina le jour de nos noces. Comment peux-tu le connaître ? As-tu rencontré celle que j’aime ?!
[Vanadis] Bien entendu. Tout comme je t’ai rencontré ce jour-là aussi. Et c’est pourquoi je t’aiderai à retrouver Lina une fois Grimnir vaincu.
[Harald] Je… Je ne comprends pas.
[Vanadis] C’est pourtant simple, Harald… Lina et toi êtes unis en mon nom et Freiya n’abandonne jamais ceux dont elle a béni l’union.
Le monde est ainsi fait… certains ne peuvent concevoir leur existence qu’en s’en prenant à la liberté des autres.
Certains sociologues y voient une influence plus ou moins directe de l'expérience thatchérienne, comme une illustration de cette idéologie qui affirmait que la société n'existait pas, qu'il n'y avait que l'individu et sa famille...
Une société où la violence est le pendant de cette perte d'empathie pour l'autre, où l'on n'existe que par la réussite matérielle; la satisfaction immédiate, et donc, une société de frustration permanente.
- Comment va le blessé ?
- C'est pas bien grave... Mais il lui faut des points de suture...
- Je vais vous conduire à l'hosto... Ma bagnole est garée juste à côté !
- T'es super Brian ! Merci ! Mon petit Thibault... Tu vas découvrir les urgences britanniques ! Tu sais comment on les surnomme ici ?
- Non...
- Death row ! Le couloir de la mort !
Mais je suis désormais une guerrière sarmate au service de la horde des vivants. Et, alors que nous reprenons la route pour passer l'hiver à Haumavarka, la capitale des peuples scythes, mon âme et mon corps sont désormais au service d'un but unique. Celui de la reconquête.
« Dès l’aurore, dis toi d’avance: je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, une égoïste » Marc Aurelie