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Critique de Woland


Majustu wa sasakayu / le Diable Chuchotait

Le premier ouvrage policier de Miyabe, "Une Carte Pour l'Enfer", enquête haletante autour d'une disparition, m'avait fait bien augurer de cet auteur féminin japonais. Surtout que j'avais été vraiment charmée et touchée par le recueil de nouvelles "La Librairie Tanabe." de cet auteur, il me reste encore à lire "Crossfire", roman qui serait plus fantastique mais dont l'heure n'est pas encore venue. Cela dit, je vous déconseille vivement ce "Diable Chuchotait" : il n'a d'intéressant que le titre.

Tout est vu, ou presque, par les yeux d'un adolescent de seize ans, Mamoru, adopté, à la mort de sa mère, par sa tante et son oncle. Son père, lui, a disparu, probablement avec sa maîtresse, après avoir détourné des fonds, il y a maintenant près de douze ans. Jamais aucune nouvelle, jamais aucune ombre se profilant à l'horizon et signalant que, peut-être, de loin, il continue à s'intéresser à son fils ...

Mais aujourd'hui, il est surtout bon de s'intéresser à trois morts survenues presque coup sur coup à Tôkyô : celles de trois jeunes filles qui semblent toutes s'être suicidées. Il advient en effet que l'oncle de Mamoru se trouve malheureusement impliqué dans le dernier décès car c'est lui qui se trouvait au volant du taxi sous les roues duquel la jeune fille est littéralement venue se jeter ... à moins qu'on ne l'y est poussée ... En tous cas, suicide ou accident, personne n'a rien vu - il était plus de minuit - jusqu'au moment où, alors que le pauvre oncle Taitso passe quelques jours difficiles en garde à vue, se présente un riche homme d'affaires qui confirme bien que la jeune fille a agi de son seul fait et que le feu était au vert quand le chauffeur de taxi roulait. Pourquoi il ne s'est pas présenté plus tôt pour témoigner ? Eh ! bien, c'est qu'il allait voir sa maîtresse et la situation, n'est-ce pas, était un peu embarrassante ...

Quoi qu'il en soit, Taitso est libéré mais, se sentant tout de même coupable de la mort de la jeune fille, il décide de ne plus exercer son métier. Qu'à cela ne tienne, le riche homme d'affaires lui propose illico une autre situation ...

Tout ça, évidemment, allié à la fuite désespérée d'une quatrième jeune fille pour se cacher dans Tôkyô, pourrait sembler d'autant plus alléchant qu'elle connaissait les trois mortes. Mamoru, détective amateur du fait de l'implication involontaire de son oncle dans l'histoire, ne tarde pas à le découvrir.

Et l'auteur de nous aguicher, de nous faire nous interroger, de nous attirer, de fausse piste en fausse piste, dans des impasses dont nous ressortons hagards et un brin furieux - l'auteur de dévider, avec une sûreté trompeuse et sans états d'âme apparents, un écheveau de fils adroitement emmêlés certes mais ...

Là gît le problème en effet : la fin, où tout s'effondre, à commencer par la touche fantastique que Miyabe était parvenue à glisser dans tout cela. C'est fade, difficilement crédible et bien trop léger à boire, tel un mauvais thé sans goût en sachet que l'on vous donne après vous avoir fait assister en direct à la cérémonie du thé, si exigeante et si symbolique au Japon.

Bref, je suis sortie fort déçue de ma lecture et il me faudra certainement relire "Une Carte Pour l'Enfer" pour me dire qu'il faut encore laisser sa chance à Miyabe Miyuki. ;o)
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