Miroirs des mois et des jours.
L'une et soleil sont des voyageurs éternels.
Comme les années qui se succèdent.
(Premiere phrase du journal de voyage de Basho)
Tirer plaisir de la vie, c'est peut-être ce qu'il y a de meilleur pour la santé.
Le saké pour le corps
Le haïku pour le coeur.
Oh merveille ! Feuille verte, feuille tendre, aux rayons du soleil.
// ou //
Ah ! Précieusement, sur les feuilles vertes, sur les feuilles jeunes, la lumière du soleil…
Bashō fait ici clairement référence à la ville de Nikkô (préfecture de Tochigi), dans laquelle il composa ce haïku et dont le nom signifie Rayons du soleil. Célèbre pour sa magnifique cascade d'Urami, la ville abrite aussi le Nikko Tôshô-gû, sanctuaire construit en l'honneur d'Ieyasu Tokugawa, shogun de la dynastie des Tokugawa (1545-1616). À l'époque on pouvait se placer derrière la cascade pour la contempler, ce qui n'est plus possible aujourd'hui à cause de la modification du lieu. Le kigo est ici waka-ba qui signifie Feuille jeune, et indiquant le début de l'été.
Dépeindre les choses de la nature dans leur réalité la plus nue, avec des sentiments authentiques. Voilà peut-être ce à quoi ressemble mon haïkaï : le style shôfû.
Oh, merveille ! Feuille verte, feuille tendre, aux rayons sous le soleil.
Ce paysage, cet air, il doit bien exister un mot qui les exprime parfaitement sans caractère superflu.
Les hommes sont des êtres si éphémères. Il ne reste que ses poèmes… Les poèmes restent. Même si les hommes disparaissent, même si le temps s'écoule, les mots eux demeurent.
Lunes et soleils, miroirs des mois et jours,
sont les hôtes de passage de cent générations,
comme les années qui se succèdent.
Celui qui toute sa vie, se balance sur un bateau,
Celui qui tient au mors un cheval
et va ainsi au-devant de la vieillesse,
les jours étant le voyage, du voyage fait sa demeure.
Ainsi débute le célèbre journal de voyage (La sente étroite du Bout-du-Mone) du poète-pèlerin Matsuo Bashō (1644-1694) unanimement considéré comme le plus grand poète japonais.
(en contemplant des érables) Magnifique. Quel dommage ! Ils vont bientôt perdre leur feuillage. Quoi que… N'est-ce pas parce qu'ils sont sur le point de perdre leur feuillage qu'ils sont magnifiques ? C'est vrai que l'érable est un terme de saison décrivant l'érable. Mais ne trouvez-vous pas les érables tout aussi somptueux au printemps ? Ces feuilles d'un vert indescriptible… Le printemps…