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Critique de urbanbike


J'ai particulièrement apprécié ce roman de Modiano que je ne connaissais pas. C'est mon épouse qui m'a incité à le lire et, effectivement, je me suis retrouvé dans l'ambiance de ce collège privé, une pension sous la forme d'un château et de ses dépendances, de son parc.

Non, ce n'est pas le Collège de Bonnelles, établissement que j'ai fréquenté gamin pendant 7 ans, mais un lieu que l'on peut aisément identifier du côté de Jouy-en-Josas — la tombe d'Oberkampf père est bien au Montcel — et que l'auteur aurait fréquenté. Coïncidence, son collège de Valvert comme Bonnelles ont été incendiés.

Ce roman est à la fois une description de sa vie en pension avec les images fortes des professeurs et pensionnaires qui l'ont marqué mais, surtout, hasard de la vie, ceux qu'il croise à nouveau 20 ans plus tard. S'en suit les conditions souvent étranges de ces rencontres, de ces retrouvailles fortuites et la juxtaposition des images mémorisées par le narrateur, les souvenirs de ces braves garçons en pension qui éclairent leur situation d'adultes. Et souvent, explique en grande partie leur mal vivre.

C'est ce point qui m'a le plus touché. Modiano n'en dit pas trop mais on devine entre les lignes les souffrances de ces pensionnaires malgré eux, ces garçons abandonnés — le mot n'est pas trop fort — par leurs familles. Ici, des familles souvent cosmopolites, aisées ou sans plus mais très, trop occupées par leurs affaires, leur propre soif de liberté. du coup, plus simple de larguer le môme dans une pension et de payer les frais de scolarité. Plus de témoin de leurs propres turpitudes, personne dans les pattes au quotidien hormis les fins de semaine ou les vacances scolaires. Quand tout va bien.

Comme le montre Modiano, la pension n'arrange pas les êtres qui sont arrivés là sans comprendre. Rares sont ceux qui n'en ressortent pas un poil fêlés, cassés. Et comme le dit si bien le titre même de son livre, c'étaient pourtant de si braves garçons. Avant.

Ce que j'apprécie dans l'écriture de Modiano, c'est l'apparente légèreté. Pas de pathos, pas de dénonciation. Il se contente de brosser avec talent l'ambiance, le cadre, les profils, les relations et à vous lecteur de capter ce qui reste en creux.

Bref, un très très grand roman. Pas uniquement destiné à tous ceux qui ont eu le déplaisir de passer des années en pension mais aussi à leurs proches. Peut être que cette lecture leur permettra de mieux comprendre certaines choses.

Pas de photo du livre car c'est un livre emprunté à la bibliothèque de ma ville. Néanmoins les références en poche.

Ceux qui ont été en pension seront sensibles à ce bouquin.
Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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