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Critique de Isa0409


📸 « J'ai longtemps été persuadé que l'on ne pouvait faire de vraies rencontres que dans la rue. » (p.13)

Souvenirs dormants, promenades dans le passé. Patrick Modiano se souvient de sa vie de jeune adulte à Paris et sème ses souvenirs au gré de sa mémoire. A cette époque, les escapades parisiennes menaient à des rencontres, improbables, prometteuses ou dangereuses. Les regards se croisaient, on apercevait un détail, un sourire, un manteau, un livre, et naissait la possibilité d'une rencontre, ou le songe de celle-ci.

📸 « Avec un peu de bonne volonté, ils vous reviennent à la mémoire, ces noms qui demeuraient dans votre esprit sous une légère couche de neige et d'oubli. » (p.30)

On vivait, on prenait des notes, on s'empressait d'écrire, décrire une femme, un homme, une odeur, un endroit, on avait des cartes, des itinéraires, on avait le luxe de pouvoir se perdre, de vouloir se perdre, d'oublier et, l'espace d'une après-midi, d'une nuit, de répondre aux abonnés absents.

📸 « Je me demande pourquoi certains livres ou certains objets s'obstinent à vous suivre à la trace toute votre vie, à votre insu, alors que d'autres, qui vous étaient précieux, vous les avez perdus. » (p.48)

Les souvenirs… certains sont douloureux, d'autres sont merveilleux. Ils ont en commun qu'ils sont le résidu d'une vie, d'essais, de tentatives vaines ou fructueuses ; quand on vit, on crée un chemin, le sien, on cartographie sa vie, c'est immuable, intangible et pourtant cela subsiste à l'intérieur.

📸 « Il faut prendre les gens tels qu'ils sont, manteau de fourrure ou non. Au besoin, leur poser quelques questions discrètes, en douceur, sans éveiller leur méfiance, pour mieux les comprendre. » (p.69)

Vivons-nous encore ? Osons-nous nous perdre, acceptons-nous de perdre, d'errer, de vivre au gré du temps qui s'écoule lentement ? de quoi seront faits nos souvenirs ? de messages supprimés, de photos inutiles, de vidéos insensées ? Empressons-nous d'écrire, de saisir la futilité essentielle, l'instant émouvant, photographions les élans du coeur, notons un nom, une adresse, déclarons les flammes, plongeons nos yeux dans ceux de celui qui peut-être saura y voir la fragilité, et tout ce qui, à bien d'autres, est invisible.
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