Rien de plus long en montagne qu'une arête qui ne cesse de vous rejeter sur l'un ou l'autre de ses flancs.
Un versant change beaucoup d'aspect, comme un visage, selon la hauteur du soleil et la luminosité.
Remonter à pied une grande vallée alpine est une incomparable initiation au secret de son atmosphère et de son architecture.
Le Moyen Age avait judicieusement placé la Prudence au rang des vertus cardinales avec Justice, Force et Tempérance.
Une voie comme la Brenva sembla longtemps impossible sans le métier des grands guides, sans leur connaissance de la neige et de la glace.
Passer d'une neige pourrie à une neige portante : c'est un plaisir qu'on expliquera plus facilement à un renard dont on a coupé la trace qu'à un type effondré entre la plage et le canapé de son hôtel cinq étoiles.
Il y a un dieu pour les alpinistes. Ce dieu les attend au sommet quand ils oublient leur montre et leur maître, le temps qui passe.
La majesté, la puissance et la gloire des Alpes édifient le silence du chalet et du savant en promenade, méditant debout sur le plancher des vaches.
L'hiver là-haut était un autre hiver, avec des soleils fabuleux pour qui venait des brouillards et des marais de la vallée du Rhône, un hiver de gloire et de lumière.
A la témérité, à la négligence ou à l'ignorance, la montagne ne laisse aucune marge, et c'est à la témérité, à l'ignorance ou à la négligence qu'il faut imputer les trois quarts de ces catastrophes dont le récit nous bouleverse.