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Critique de nilebeh


La guerre est bientôt finie, tout le monde parle des Américains qui vont entrer dans le nord de l'Italie où des Allemands (rebaptisés A-H, pour Adolf Hitler) circulent et sévissent encore, écorchant les oreilles italiennes de leur langue « porc-épic ».

C'est Pietro qui le dit, du haut de ses dix ans facétieux, poétiques et malins. Il doit fuir, entouré de son camarade Dario petit garçon juif silencieux mais qui aime les chiffres, avec aussi les deux soeurs Maurizia et Ada (les Mauriziada, comme il les appelle), juives également, sous la houlette d'une toute jeune religieuse, Elvira, qui écrit son journal dans le noir. Pour résister à l'angoisse, pour ne pas sans cesse s'inquiéter du sort de son frère. Religieuse ? Plutôt victime de l'horreur et qui se travestit du mieux possible.

Le petit groupe va se confier à un pêcheur au grand coeur, se retrouver sous la poigne inquiétante d'un ancien nazi, déserteur et en fuite lui aussi, désespéré et dur, face à des résistants italiens, à des fascistes qui les nourriront, à un étrange curé qui chuchote avec l'Allemand (messes basses, normal). Secrets, précautions infinies pour se cacher et ne pas susciter la délation, rencontres au son des armes à feu, omniprésence de la mort, perte d'êtres aimés : le tableau serait bien noir sans la malice et l'humour poétique de Pietro qui raconte, sans la douceur passionnée d'Elvira qui écrit. le récit à deux voix est touchant, drôle, effrayant, sans illusion.

Un livre beau, cruel et tendre.
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