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Citations sur Histoire de Rouen (3)

Parmi les «couleurs joyeuses», le rouge rivalisait avec le bleu. Préférable à la garance, plus beau, mais coûteux, un bois nommé brésil venait de l'Inde par la Méditerranée. Ayant vu «en Lisbonne... de belles richesses d'épicerie», Paulmier de Gonneville conçut en 1503 l'idée du voyage d'où il ramené, avec des guenons et des perroquets, des échantillons de «bois à teindre rouge»...
Dans l'intervalle, l'intérêt des Rouennais s'était éveillé pour un marché nouveau, dans la ligne de leur activité traditionnelle. Non contents de recevoir à bon compte, mais avec des aléas, le fameux bois rouge, quelques Rouennais ont affrété en 1518 la Martine de Jumièges (80 tx.) pour le Brésil, mais il fallut attendre dix ans pour que les Rouennais, d'abord intéressés en petit nombre aux entreprises de Giovanni et Girolamo Verrazano, finissent par en percevoir les promesses. En 1524, les banquiers lyonnais, associés et parents des Rousselay de Rouen, avaient exprimé une déception et un souhait : «Nous espérons qu'il découvrira quelque autre commerce profitable». La découverte de la Terra Francesca importait peu à nos marchands. Il en fut autrement après qu'en 1527 les deux frères, à cause d'une tempête interdisant l'exploration prévue, se rabattirent sur le Brésil ; après qu'en 1528, Girolamo, ayant vu en pleurant son frère dévoré par les Cannibales dans une île des Antilles, s'en fût de nouveau au Brésil ; enfin après qu'en 1529 Girolamo, ayant renoncé à l'aventure, eût organisé à Rouen avec Jean Bonshons un grand voyage triangulaire de la Bonne Adventure, du Havre au Brésil, puis en Méditerranée jusqu'à Alexandrie, avec retour au Havre.
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Autre besoin de la draperie rouennaise : les colorants. Les goûts de la clientèle justifiaient les exigences de la production. L'Espagne, le Portugal et, par eux, les «Indes» demandaient des tissus de «couleurs joyeuses» dont le Castillan Alvaro Pardo s'était fait l'avocat à Rouen.
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Pour une production en progrès, la draperie avait besoin de beaucoup d'alun. La provenance exclusivement méditerranéenne alors, de ce minéral, contribua au développement de relations directes et fréquentes de Rouen avec la mer Intérieure. L'alun turc, exploité par les Génois, était bon marché, mais son commerce étant passible de l'excommunication qui frappait les relations avec les Infidèles, Rouen en reçut peu. Le moindre éloignement du gisement espagnol de Mazarron, non loin d'Alicante, n'offrait pas cependant une économie suffisante pour concurrencer le monopole de l'alun de Tolfa, dit «alun de Rome», exporté par Civita-Vecchia. Les Médicis, qui en avaient organisé un relais à Bruges, firent de Rouen, au terme du XVe siècle, «la plus importante escale de toute la France», selon un trésorier pontifical.
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