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Critique de cyan


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Comme il n'y a pas de préface explicative dans mon édition, je ne saurais pas dire exactement s'il y a une part de fiction ou si le récit est purement autobiographique. Lorsque j'ai trouvé ce livre, je l'ai pris parce que le nom de l'auteur avait été mentionné dans un album de Corto Maltese et que ça avait suffi à me rendre curieuse. Ce qui est sûr, c'est que c'est bien un tome 1, l'auteur précisant à la fin qu'on saura ce qui est advenu de lui après les derniers évènements racontés dans le volume suivant .

Ce livre vaut pour les deux aspects essentiels qui le caractérisent: l'aventure et le témoignage.

Nous suivons un Européen dans ses pérégrinations sur le pourtour de la Mer Rouge à bord d'un boutre, une embarcation traditionnelle avec un équipage d'autochtones. le narrateur se distingue de ses compatriotes par sa façon de vivre, qui se rapproche plus de celle des locaux que des colons, bien qu'il ne prenne pas vraiment modèle sur les plus pauvres d'entre eux et plutôt sur les puissants, évidemment. Comportement qui va lui causer pas mal d'ennuis avec les fonctionnaires coloniaux. Voilà pour la partie aventure.

Le témoignage nous permet de découvrir la vie et les coutumes dans cette région du monde et à cette époque (juste avant la Première Guerre Mondiale). Les grandes puissances européennes se partagent les territoires et on a une description des colonies et de leur fonctionnement. Ce n'est pas extrêmement détaillé, car l'auteur suppose que son lecteur connaît un minimum le contexte, mais il explique clairement le pourquoi des problèmes qu'il rencontre et n'hésite pas à critiquer sévèrement l'administration coloniale et sa corruption, la médiocrité de ses fonctionnaires. Lorsqu'il signale un employé honnête, il est visiblement surpris d'en rencontrer. Les populations locales ne sont pas épargnées non plus, même si l'auteur est plutôt bienveillant et intéressé par leurs coutumes et croyances.

Il est difficile de s'attacher à ce narrateur: comment pourrait-on trouver sympathique un trafiquant d'armes? Un homme qui considère parfaitement normal le commerce d'esclaves, voire même y contribue une ou deux fois, n'hésite pas à recourir aux châtiments corporels avec son équipage « si nécessaire » et qui, malgré sa critique du système colonial, a un point de vue parfaitement colonialiste et paternaliste sur les populations locales…

Malgré tout, j'ai trouvé cette lecture très intéressante. Je ne savais pas grand chose sur le sujet avant d'ouvrir ce livre et j'ai pu en apprendre plus sans que ce soit aride ou ennuyeux grâce au format « récit d'aventure ».
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Lien : https://bienvenueducotedeche..
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