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Critique de clairejeanne


" Depuis près de trois ans, je vis avec eux. Ils furent d'abord mes amis imaginaires, figures projetées, canaux de pensées dérivées, messagers clandestins. Puis des personnes un peu surprises à qui j'expliquais mon idée. Ils sont maintenant des êtres qui m'ont confié le récit de leur vie..." (p 355)

Isabelle Monnin aime les gens, tous les gens : plus ils sont ordinaires, inconnus, modestes, plus elle les aime. Au point qu'un jour elle reçoit une enveloppe dans laquelle se trouvent environ deux cent cinquante photos d'une même famille, lot qu'elle a commandé chez un brocanteur ; avouons que la démarche n'est pas banale et montre que l'auteure est une personne intéressée par les "gens, à la banalité familière, bouleversante".
Curieuse des autres et de leur histoire, elle décide d'abord de laisser faire son imagination d'écrivaine et d'écrire le roman que lui inspirent les photographies ; ensuite, sans jamais s'autoriser à revenir sur son premier écrit, elle partira à la recherche de ces "gens" dans une quête de leur véritable existence et écrira cette fois un récit.

Ces deux parties constituent le livre ; le roman (cent cinquante pages environ avec les photos) est très réussi. l'auteure, sur la seule base de leur aspect sur les photographies imagine toute une histoire qui se tient et qui est assez bouleversante. Elle leur donne des prénoms et invente les relations qui les unissent.
Ensuite vient l'enquête, parfois un petit peu longue mais intéressante, qui va conduire Isabelle Monnin dans un petit village pas très loin de chez ses parents, là où elle a grandi.
Elle les retrouve les gens, presque tous sauf ceux qui sont morts, et c'est là que l'on découvre leur véritable histoire et que la romancière, si elle n'a pas pu capter tout ce qui a pu arriver à cette famille, en est cependant assez près... L'auteure cherche "la vraie vie, unique, dépouillée des anecdotes, des postures, des généralisations et des raccourcis..." (p 274)
Il y a une enfant en particulier, qu'elle a appelée Laurence et l'auteure la retrouve ; une histoire pas très éloignée de celle qui a été inventée et un prénom qui est le même...

Extrait p 282 : " Jamais je n'aurais pensé que ma vie intéresserait quelqu'un. Quel intérêt de raconter ça ? Je crois que toute vie vaut la peine d'être racontée, chaque vie est un témoignage de toutes les autres. On racontera une époque, une terre, un petit monde. On racontera la vie des gens dont on ne parle jamais. Elle vaut autant que celles dont on parle - autant et aussi peu."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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