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Critique de Piatka


« En juin 2012, pour une poignée d'euros, j'ai acquis sur un site de vente aux enchères un lot de 250 photographies de famille, dont une soixantaine de Polaroïd.
Elles ont été prises entre les années 1960 et le tout début des années 2000. »
Et voilà comment germe un projet original de livre qui regroupe un roman, un album de photos, une enquête et un cd.

J'avoue, c'est le caractère original du projet qui m'a d'abord attirée, comment finalement la fiction peut rejoindre la réalité, une occasion de trouver peut-être une trame familière à des vies banales, l'impact des moeurs d'une époque sur des destins choisis au hasard.
A partir des photos qui font remonter ses propres souvenirs d'enfance et d'adolescence de cette période, Isabelle Monnin décide d'inventer une vie aux gens dans l'enveloppe. Elle compose alors une fiction émouvante tout à fait réaliste et prenante à partir d'une pelote de petits détails glanés sur les photos. Ca fonctionne très bien, reflet d'une époque déjà révolue et pourtant si proche.

Vient ensuite l'enquête. Elle a posé un postulat clair de départ :
« s'interdire de commencer l'enquête avant d'avoir écrit la fiction et il est impossible de modifier l'intrigue du roman une fois l'enquête achevée. » Tant mieux, l'enquête n'en a que plus de prix et l'effet de surprise est garanti.
Et là, j'ai certes apprécié les découvertes, coïncidences parfois étonnantes entre les personnages et les gens réels, mais je n'ai pas ressenti l'émotion que j'espérais d'un tel projet novateur dans sa forme de narration. La confrontation est rendue sur un mode trop journalistique selon moi. C'était peut-être inévitable puisqu'il s'agit d'une enquête, mais clairement, la magie n'opérait plus comme si une retenue bridait la plume de l'auteur et donc mon intérêt pour l'histoire.

Respect des vies des « vrais gens » de l'enveloppe ? Probablement, mais je me pose la question : peut-on et même doit-on percer tous les secrets de l'enveloppe ? Assurément non, et donc le romanesque ne serait-il pas plus intense que le réel ?
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