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Critique de aureliececile


Dans ce très intéressant document, Tania de Montaigne nous fait découvrir Claudette Colvin, héroïne oubliée du mouvement des droits civiques. Elle raconte l'histoire de cette jeune femme qui en 1955 refusa de céder son siège à un passager blanc dans un bus, bien avant que la célèbre Rosa Parks imitât son geste quelques mois après.
Elle explique également le système ségrégationniste mis en place par les lois Jim Crow, qui imposèrent une stricte séparation entre les noirs et les blancs. Elle met en perspective et revient sur la construction du mouvement des droits civiques et la façon dont les femmes furent gommées de cette lutte alors qu'elles en furent les instigatrices. Cette partie est la plus intéressante du récit. En retraçant les faits, Tania de Montaigne montre comment la grande histoire est souvent reconstruite comme une fiction. A travers de cet essai, elle nous raconte aussi son expérience d'être noire, le racisme aujourd'hui.
Ainsi dans ce livre, Tania de Montaigne hésite entre plusieurs genres : l'essai historique autour du mouvement des droits civiques, la biographie, celle de Claudette Colvin, et le récit autobiographique dans lequel elle raconte sa confrontation à l'altérité.
Dès les premières pages, l'auteur nous interpelle, nous lecteurs, et nous demande de nous imaginer noirs, habitants de la ville de Montgomery, Albama, Etats-Unis d'Amérique dans les années 1950. Puis, elle nous expose à toute la cruauté, l'aberration et l'injustice du système ségrégationniste. Ce procédé maladroit permet certes au lecteur d'entrer facilement dans le récit mais il n'est qu'illusoire, car comment moi jeune femme blanche française, n'ayant jamais subi ni le racisme ni la violence, pourrait même un instant ressentir toute la souffrance liée au fait d'être confrontée quotidiennement à la haine parce que différent.
« Noire » reste un document passionnant. Toutefois, la manière dont l'auteur s'immisce dans le récit dessert son livre.
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