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Critique de ecceom


ecceom
26 décembre 2023
Il y a comme un lézard !

Dans cette (imposante) BD, vous découvrirez deux informations importantes.
La première, c'est que ce n'est pas en se comportant comme les parents de Marion Montaigne qu'on aidera la France à réaliser une percée au classement Pisa ou à renforcer la présence des filles dans les matières scientifiques.
La deuxième, c'est que les dinosaures sont apparus récemment.
Paradoxal, non ?

S'agissant de la trajectoire personnelle de Marion, elle traverse ce livre entre 2 animaux disparus, procurant une sorte de respiration emplie de nostalgie et de tendresse. On comprend que passionnée par la science, elle a dû composer avec la pression de son entourage qui ne croyait pas en ses capacités.

Pour ce qui concerne l' »apparition » des dinosaures, on parle bien sûr de leur découverte par les savants, x millions d'années après leur passage. On réalise que la naissance de la paléontologie n'a pas été des plus simples. En effet, dans les débuts de cette science, il fallait confronter les découvertes aux textes de la Bible. Compliqué. Car comment Dieu aurait-il pu concevoir des animaux pour ensuite, les laisser disparaître ? C'est à peu près aussi inimaginable qu'une humanité créée à Son image, qui courrait vers l'abime environnemental en klaxonnant.

Marion Montaigne rend cette histoire (ramenée au premier plan par le film Jurassic Park), passionnante et drôle. Avec l'érudition modeste que tous les fans du Professeur Moustache connaissent bien, elle raconte le destin de ces grosses bêtes et de leurs découvertes par des individus parfois peu regardants sur les méthodes et la morale.

C'est clair, instructif et truffé de réflexions, d'apartés et digressions qui donnent le sourire et vous font croire (momentanément pour ce qui me concerne) qu'à votre tour, vous êtes devenu plus intelligent. (Comme dirait Marion, on mourra moins bête. Mais on mourra quand même)

Le dessin pourra surprendre ceux qui ne sont pas familiers de l'univers de Marion Montaigne. Ceux-là devront prendre un petit temps d'adaptation face à ce style Reiser bousculé assumé. (D'autant qu'on apprend que MM a suivi un peu malgré elle -on en revient à sa passion initiale contrariée- des études d'arts graphiques...) Il est donc volontairement bordélique, tout en restant lisible en permanence, comme un rappel de la fausse ingénuité de cette auteure vraiment à part.

Une nouvelle réussite de vulgarisation scientifique sur près de 200 pages.
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