On reconnaîtra facilement dans ce troisième moment le thème fondamental de l'esthétique de Deleuze : l'identité de la nature et de l'homme. L'aliénation, c'est le sujet séparé du monde, la non aliénation c'est le devenir-monde du sujet, le sujet qui a son monde non sur le mode subjectif mais sur le mode d'un monde objectif.
A nouveau, il apparaît que le grand thème des livres sur le cinéma n' est pas l'histoire du cinéma, mais l'interférence des pratiques cinématographiques et philosophiques (voire littéraires) dont la philosophie "fait la théorie comme pratique conceptuelle".
Le naturalisme n'a rien à voir avec un psychologisme, ce n'est pas un réalisme non plus, mais un surréalisme qui met à jour le fond noir, morcelé, violent, obsédant du monde pulsionnel qui gronde au fond de chaque milieu de vie.
Rien ne détermine le choix. Si bien que le choix véritable est de choisir le choix, de choisir de choisir sans se laisser entraîner à se dire : "Je n'avais pas le choix". [...] choisir de choisir, c'est cela le vrai choix, c'est cela exister.
Le cinéaste agit en quelque sorte comme un démiurge ou un sorcier, il mélange espace, mouvement et temps pour faire naître un monde.