Corps royal des Quêteurs, tome 1 : La table du roi Salomon

Quelle était cette phrase que Narvaez m'avait dite un jour? Seul le mystère nous fait vivre. Le mystère uniquement.
Autant ne pas le révéler. Sans lui, il ne peut y avoir de quête, et sans la quête tout serait très ennuyeux, comme venait de l'affirmer Enigma.

Un homme qui frisait la quarantaine, froid et borné. Le genre de petit bureaucrate persuadé que s’il ne faisait pas son travail, le monde basculerait dans un chaos inimaginable.

- Merci, mon fils. C’est très important pour moi. Tu verras comme tu seras fier de ta mère.
A vrai dire, je l’étais déjà. Je ne pouvais pas m’en empêcher. En tant que mère, c’était une catastrophe, mais il fallait être mesquin pour ne pas reconnaître qu’elle était une femme remarquable.

Fantastique. Je m’en souviendrai le jour où les subalternes prendront le pouvoir et que le chaos régnera dans mon organisation.

- Enigma! Quelle visite agréable, fiancée délicate et inviolée du Temps et de la Sérénité!
- N’est-ce pas incroyable? C’est sûrement la seule bijouterie de Madrid où je suis accueillie par des vers de Keats… Je suis enchantée de te voir, Oméga.

L’échec l’orienta vers d’autres hypothèses. L’une d’elles le conduisit vers les Templiers. Je ne pus retenir une grimace en lisant cela : je trouvais étrange que les Templiers ne soient pas mêlés à un mystère ésotérique et millénaire de ce genre. Les pauvres chevaliers du Christ étaient comme le persil des mystères occultes : on les mettait à toutes les sauces.

-C'est mal d'aimer "l'île au trésor"?
-Pas du tout, je trouverais même cela séduisant, répondit-elle sans se retourner ni ralentir... si j'étais une fillette de onze ans.
Elle tourna le coin et disparut de ma vue.