Pour un seul caillou
Qui divague
Un fleuve entier
Parfois se détourne.
(pour Louis Darbouret)
Il faut quand même des burins
Des pointes et des
Ciseaux
Des gradines
Pour graver
Les mots
Les plus tendres.
(p. 101)
[...] Jauger la distance
À couvrir
Avant l'orage
-
Mais marcher
Chaque pas
-
N'obéir
Qu'à ses yeux
-
Et ne garder
À dire
À passer
Que ce qui traverse
Et conduit.
J'écris
Respire et je dure
Souvent oui -
Comme je crois
Pour résister
Au néant
Pour exister
Convaincu
Que la page
Peut, un jour, être propice
Aux miracles.
(p. 42)
Ferme les yeux
Ferme -
Tu verras.
(p. 65)
[...]
Explique-toi
Avec tout
Et si agir
Te semble alors
Impossible
Il te restera toujours
À rameuter les mots -
À retrouver trace
De l'ange qui te les souffla
Et à convoquer
Tes amours avec fougue
[...]
(p. 57)