Que seraient
La houle et la marée,
Sans rêve,
Ni falaise à creuser,
‒
Sans cet horizon
Qui les dresse
Au-delà,
‒
Au-delà
Des forces qu’il faut
Pour écoper la lumière
Des corps
Qui sombrent
Et se dispersent ?
La lumière se forme
Aux lisières,
-
Là
Où plie
L’ombre,
Où
Résiste
Un silence,
-
Mais c’est
Profond,
Si profond,
Que
Cela
Épuise
-
Épuise
Aussi
Le temps.
Inonder sa chair
Comme un puits
-
Passer de l'enfance à l'enfant
Un doigt
Sur les lèvres
-
Se toucher les yeux
La panse
Et la raison
-
Fouiller ses propres détails
Rêver d'y faire face
Ou – folie !
Le faire
-
Convoquer le temps
L'espace
Et ce qui meurt
Et les tenir alors
Tous
À distance.
Qu'as-tu fait du ciel –
Si peu suffisait ?
Sais-tu bien qui Te porte
Et T'enterre ?
Qu'as-tu fait
Du ciel,
Du temps
Qu'il Te donnait ?
Je veux entendre
Ce qui souffle
Et tenir
À distance
Ce qui vole.
–
Me suffire
Du peu –
Du
Si peu
Du courage,
Si je peux,
Du pardon.
–
Je veille.