Le Pacte

Irez-vous à Etchondoa, cette année ?
Un inconnu, un voyageur venu d'Espagne en 403, s'est arrêté à la quincaillerie de Caussac pour signifier à son patron qu'un de ses amis y viendra bientôt.
Et, qu'il faudra y être pour le recevoir ...
L'ouverture de ce petit roman d'une centaine de pages est énigmatique.
Ça sent le mystère !
"Le pacte" est effectivement un roman policier, d'un genre plutôt rural d'ailleurs, et particulier ... particulier parce que le véritable coupable sera oublié dès son crime commis et qu'un innocent va se lancer dans une drôle de cavale !
Mais on ne retrouve pas ici la chaleur habituelle de la littérature de Georges Montforez.
Il ne semble pas y avoir ressenti la tendresse qu'il éprouve habituellement pour ses personnages.
Il ne semble pas, non plus, avoir lui-même accroché à son histoire qu'il raconte comme d'un air détaché, presque indifférent même.
Le ton y est distancé et le mot lointain.
Deux hommes, un peu saouls, ont passé, au temps de leur jeunesse, un pacte par lequel ils ont juré que chacun pourra compter sur l'autre s'il se trouve dans le pétrin, et ceci aujourd'hui comme dans cent ans.
Seize ans après, quelqu'un a tué Lopez et Bruno s'est lancé à travers une cavale qui passera par Etchondoa, une petite bourgade nichée dans une courbe de la Nivelle au pays basque ...
"Le pacte" est donc un court moment de lecture qui ne parvient pas à s'imposer dans la mémoire de son lecteur face aux autres livres très réussis de Georges Montforez.
Car si "Les enfants du marais" est un bel ouvrage qui est resté dans toutes les mémoires, c'est peut-être grâce à sa splendide adaptation cinématographique, mais aussi bien plus sûrement par le style d'écriture de son auteur, par la tendresse et l'attachement que Georges Montforez semblait éprouver pour ses personnages.
Et, ce qui a fait aussi tout l'intérêt de "la glaisière" ne transparaît pas ici dans "le pacte" qui résonne comme un rendez-vous manqué ...