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Critique de Darjeelingdo


Reçu lors d'une Masse critique privilégiée, grâce à Babelio et aux Éditions Belfond que je remercie .

Je trouvais l'idée de départ de ce roman noir intéressante : traiter de la violence faite aux femmes à travers le prisme du thriller psychologique. D'abord parce que le sujet s'y prête, hélas, assez bien. Ensuite parce que toute forme est bonne pour poser ce problème douloureux sur la table, faire changer les choses et faire évoluer le regard des gens : des hommes bien sur, mais aussi de la police et de la justice qui instruisent ces affaires de violences conjugales, et de tous ceux qui, témoins de ces violences, n'osent pas ou ne savent pas comment aider les victimes.

Je partais donc avec un bon a priori, mais j'ai assez vite déchanté.
Le livre est découpé en courts chapitres intitulés «  Avant » et «  Maintenant ». Dans les chapitres « Avant », nous suivons l'histoire de Katie, une jeune femme de la banlieue londonienne vivant chez sa mère atteinte d'un cancer et qui, au début du livre, rencontre Jamie avec lequel elle va nouer une relation qui va devenir très vite toxique pour elle. C'est la partie la plus intéressante du livre qui montre l'emprise sournoise mais parfaitement calculée que certains hommes peuvent exercer sur leur compagne et que la violence n'est pas forcément physique mais psychologique et tout aussi destructrice. On reste malgré tout sur sa faim car on aimerait en savoir davantage sur Katie, le personnage reste assez flou.
Les chapitres « Maintenant » concernent une enquête policière : une femme a été retrouvée noyée dans la rivière à Widringham, banlieue de Manchester. Suicide ou crime ? Elle travaillait dans un foyer pour femmes battues dans lequel vient enquêter la police. Prétexte, pour l'auteur, de montrer d'autres profils de femmes victimes de violences, sauf que là aussi cela reste un peu trop superficiel, et on a du mal à ressentir de l'empathie pour elles. Contrairement à ce que laisse entendre la 4e de couverture, leur rôle dans l'histoire est très mince et on ne peut vraiment pas dire que « chacune détient une pièce de ce puzzle macabre » !
Qui mène l'enquête ? Un gros balourd d'inspecteur proche de la retraite, réac et plutôt misogyne et son jeune adjoint, plus futé mais guère plus ouvert. Quant à la directrice de la « résidence sécurisée », elle est très caricaturale aussi , « une femme courtaude et grassouillette » présentée par l'inspecteur comme une « arrogante parodie de féministe, avec son rouge à lèvres écarlate, sa condescendance d'emmerdeuse », « aussi coopérative qu'un sac de ciment ».

Manque de profondeur des personnages, des longueurs (un comble pour un thriller..) et une écriture très plate, avec parfois des phrases assez incongrues , comme celle ci , à propos de la mère de Katie : « Elle mentionne des chiffres- le taux de globules blancs, qui semble passionner tout le monde- comme s'il s'agissait d'oeuvres d'art risquant de se trouver avilies par l'indignité d'une interprétation de profane »...??

Bref, très déçue ! J'ai du mal à comprendre les quelques critiques dithyrambiques qui souvent, d'ailleurs, reprennent la présentation de l'éditeur.
Jessica Moor a travaillé auprès de femmes victimes de violence, ce qui l'a motivé, nous dit-on , à «   se faire le porte voix de celles qui sont contraintes au silence ». On dit souvent que les bons sentiments ne font pas de la bonne littérature.. Si ce livre fait parler de lui ce sera à cause de son sujet mais sûrement pas pour ses qualités littéraires.
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