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Critique de BazaR


BazaR
28 novembre 2015
Cette année les éditions Pocket ont eu la bonne idée de publier en intégrale la légende de Hawkmoon. Vingt ans après avoir lu le cycle d'Elric, il n'en fallait pas plus (mais pas moins) pour me lancer dans la découverte de ce nouvel avatar du champion éternel.

Cette intégrale regroupe les quatre premiers tomes qui forment un cycle complet. La suite (sortira-t-elle en intégrale 2 ? Mystère ! La politique éditoriale de Pocket en SFFF est indéchiffrable actuellement). L'univers construit par Moorcock est séduisant. Une Terre post-apocalyptique, un Ténébreux Empire de Granbretanne piétinant l'Europe de son pied cruel. Des guerriers granbretons innombrables, aussi expressifs que les stormtroopers, rangés en armées casquées de têtes de loup, chèvre, cochon, etc. Une résistance Kamargaise acharnée menée par une bande de héros attachants dont Hawkmoon est le porte-drapeau. Science symbolisant le Mal contre magie soutenant le Bien (soupir !). Frontières artificielles entre science-fiction et fantasy allègrement franchies.

Dans la pratique, le cycle révèle une écriture superficielle et manque de force. Nombreux sont les enchainements de péripéties sans conséquences où Hawkmoon tranche dans la chair d'une bestiole ou décapite des monstruosités humaines. Nombreux sont les dialogues poussifs et les phrases dignes de séries Z genre « sois maudit, je t'aurai un jour ! ». le héros prisonnier du destin imposé par les forces de l'Ordre n'a aucun libre-arbitre. Les femmes ont un rôle très mineur ; on pourrait accuser l'époque si trente ans plus tôt R.E. Howard n'avait pas créé des personnages féminins d'un impressionnant charisme comme Valéria (Conan – « les clous rouges »).

En fait je crois que j'attends trop de Moorcock. Si l'on attaque le cycle en se disant « c'est du pulp post-apo sans prétention, juste pour se détendre », ça passe très bien. J'ai adopté cette vision sur les deux derniers tomes : pas de prise de tête, comme quand j'ai lu « La guerre de la faille » de Raymond Feist. Même si Hawkmoon lui-même manque de charisme, certains seconds rôles comme le comte Airain et surtout Huillam D'Averc, qui évolue de l'ombre vers la lumière, tirent leur épingle du jeu. de plus on s'amuse à essayer de retrouver dans les noms de lieux les références contemporaines. le cycle fourmille d'ailleurs de références au XXème siècle transformées en légendes à l'époque du récit.

Avec ce récit, Moorcock perd quelques places dans la liste de mes auteurs fantasy préférés. Mais je considère encore qu'il vaut la peine d'être lu.

PS : Un grand merci à Alfaric à qui j'ai emprunté sans le lui demander l'expression « pulp post-apo ». Tu me diras combien je te dois. ^^
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